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Le CPAS de Namur déplore des violences verbales, mais aussi physiques, qui ont atteint un niveau inégalé cette semaine. Résultat: l'institution a décidé de fermer ses portes ce vendredi après-midi pour protester contre cette agressivité subie par les membres du personnel.
Le CPAS de Namur a fermé ses portes dès 13h30 ce vendredi. À l'intérieur, plus de 200 employés se sont rassemblés à l'accueil. Le président prend la parole: "La violence n'a pas sa place au sein de notre institution."
Des comportements agressifs, des insultes, c'est le quotidien des travailleurs et travailleuses du CPAS. Mais récemment, c'est allé trop loin. "Avec un fait physique très marqué la semaine dernière, des expressions de menaces verbales très très dures, des menaces de mort sur les assistants sociaux ou sur leurs proches. Ce sont des choses qui sont tout à fait inadmissibles", avance Philippe Noël, le président.
Pour bien comprendre, nos équipes se sont déjà rendues sur place ce matin. Elles n'ont pas constaté de comportement agressif, mais elles ont ressenti un sentiment d'appréhension. Des affiches placardées un peu partout, un agent de sécurité présent à l'accueil et des traces de violence sur la façade. Des violences vécues par Séverine et Julie, toutes les deux travaillent au CPAS depuis 23 ans et depuis le Covid, elles constatent une hausse de l'agressivité.
"Il y a un rapport à l'argent, donc c'est compliqué, ça crée des frustrations. Des insultes bien sûr, comme on dit, on banalise pour finir, mais oui, ça c'est régulier. On n'a pas envie non plus d'en être dégoûtés de notre travail", témoigne Séverine Sambon, assistante sociale.
Des violences régulières, au point que des dispositifs de sécurité ont été instaurés dans les bureaux. "Si un travailleur social commence à voir que le bénéficiaire devient violent, il se déplace et il peut se diriger dans le bureau voisin. Et comme ça, il peut s'enfuir par cette porte. Chaque bureau est équipé d'un bouton qui envoie une alarme à l'agent de sécurité. Mais ça n'est pas normal, on ne devrait pas venir travailler et devoir subir cette agressivité. C'est vrai que c'est interpellant dans un contexte d'aide et dans un contexte social", explique Julie Jocquin, responsable du service d'aide individuelle.
D'autres mesures sont en cours de réflexion. L'arrêt de travail de cet après-midi était surtout un moyen d'interpeller.