Partager:
En rachetant le chalet dans lequel elle vit désormais, en 2008, Caroline ne s'attendait pas du tout à vivre une telle situation. Situé en zone forestière, son chalet est un petit havre de paix, sauf qu'elle a désormais des voisins problématiques : des castors.
Le barrage de ces animaux provoque des inondations sur son terrain et cause de gros problèmes d'humidité dans sa maison.
Pour éviter cela, Caroline doit régulièrement détruire les barrages. Sans cette surveillance permanente de la zone, son chalet peut, en quelques jours, se retrouver inondé. "C'est un travail que je dois faire tous les jours sinon j'ai de l'eau qui entre dans ma maison et je ne suis pas assurée pour ça parce que c'est causé par des castors", nous confie-t-elle, essoufflée par l'effort.
Malgré ses efforts, l'humidité a des conséquences sur sa maison. "La porte est toute gonflée, le sol dans ma chambre s'affaisse. J'allume le poêle à bois tous les jours du matin jusqu'au soir sinon l'humidité ne part pas d'ici."
La commune impuissante
La riveraine demande aux pouvoirs publics d’agir. Mais pour la commune de La Roche-en-Ardenne, c’est à la Région wallonne de prendre les choses en main. "La commune est déjà intervenue à de multiples reprises", explique Guy Guilloteaux, le bourgmestre de La Roche-en-Ardenne. "Au moins trois fois pour démonter le barrage et ça nous a coûté plus de 20.000 euros. À un moment donné, je pense qu'on peut dire que la commune est aussi préjudiciée par cette problématique."
"Ne sommes-nous pas dans une situation ou l'expropriation devrait être envisagée?", s'interroge même le mayeur.
Le castor, une espèce protégée
Car Caroline ne peut pas se débarrasser radicalement de ses voisins gênants. L'animal est protégé et il est obligatoire d'obtenir une dérogation afin de pouvoir l'éliminer. "On va peser le positif que le castor apporte à la nature et les dégâts qu'il engendre. Sur base de cette balance, on va octroyer, ou non, cette dérogation", précise David Dufour, attaché au département de la nature et des forêt.
Le département a trois mois pour rendre sa décision. Après six ans de combat, Caroline espère enfin pouvoir vivre tranquillement, dans le chalet construit, il y a 50 ans par ses grands-parents.