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Ecoles saccagées à Charleroi par des opposants à l'EVRAS: la justice ouvre une enquête pour "incendies criminels"

La justice a ouvert mercredi une enquête pour "incendies criminels", après des départs de feu constatés dans la nuit dans quatre écoles prises pour cibles par des opposants au cours d'éducation sexuelle EVRAS.

Les 4 établissements concernés se situent sur le territoire de Charleroi. Il s'agit de l'Ecole Nord, rue Gatti de Gamond à Charleroi, l'école de L'Hublinbu et l'école de la petite Chenevière à Marcinelle et celle du fond Jacques à Couillet. Des petites écoles fondamentales et communales. Dans les quatre écoles, ont été découvertes des inscriptions hostiles au programme scolaire, tout juste officiellement adopté par décret, a précisé Vincent Fiasse, procureur du roi en charge de l'enquête. 

"NO EVRAS", mentionnaient des inscriptions en noir sur plusieurs murs. Un sigle qui fait référence à "l'Education à la vie relationnelle, affective et sexuelle", un cours de deux heures par an pour deux classes d'âge destiné à répondre aux questions des élèves sur ces sujets sensibles.

Mais depuis la rentrée scolaire, le programme suscite une fronde sur les réseaux sociaux et des appels à manifester provenant de milieux ultra-conservateurs. Caroline Désir, la ministre francophone de l'Education, a dénoncé "une campagne de désinformation" destinée selon elle à "attiser la suspicion" et "faire peur aux parents". "On ne va évidemment pas encourager une hyper-sexualisation chez les jeunes, ni susciter une orientation sexuelle ou une identité de genre. J'ai lu qu'on allait 'apprendre aux enfants à se masturber', c'est complètement inadmissible de faire peur aux parents sur ce sujet", a déclaré Mme Désir la semaine dernière.

Mercredi son cabinet a refusé de commenter les actes de vandalisme à Charleroi. Mais le bourgmestre Paul Magnette, qui est aussi président du Parti socialiste, a fustigé "une forme de terrorisme", "des actes barbares", et promis que la police ferait "le maximum pour retrouver le ou les auteurs de cette infamie". Sur le réseau X (anciennement Twitter) il a évoqué quatre "tentatives d'incendie volontaire", saluant l'intervention rapide des pompiers qui a permis de limiter les dégâts.

Le cours "Evras", présenté par Mme Désir comme "une animation" de deux heures par des intervenants extérieurs agréés, concerne les élèves du sixième niveau de primaire (11-12 ans) et ceux du quatrième niveau de secondaire (15-16 ans). Obligatoire depuis 2012 il n'était jusque là pas systématiquement assuré faute de moyens. Son but est de "rassurer les élèves sur des questions qu'ils se posent à la puberté" et de les "protéger de situations potentiellement dangereuses ou problématiques", a insisté la ministre citant "sexisme, violences sexuelles, stéréotypes de genres". 

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Il s’agit d’une barbarie inqualifiable

Le bourgmestre de Charleroi Paul Magnette et l'échevine carolo de l'Enseignement Julie Patte ont fait le point mercredi matin sur la situation après les incendies provoqués dans la nuit dans quatre écoles carolos. Selon eux, les établissements ont évité le pire mais l'impact psychologique sur les équipes pédagogiques est très important.

"Si les dégâts sont limités, on est passé à côté du pire car certaines de ces écoles abritent des conciergeries", a indiqué Julie Patte. 

Aux yeux des autorités communales, la nature politique des incendies ne fait guère de doute étant donné la présence de tags "no Evras", en référence à l'Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle, retrouvés sur place.  

Mercredi matin, le parquet de Charleroi s'était déjà saisi du dossier, demandant une série de devoirs d'enquête.    

"Pour les équipes pédagogiques qui sont particulièrement touchées par la valeur symbolique de tels actes, nous avons demandé l'intervention du service des Équipes mobiles, un dispositif qui existe au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles et qui peut intervenir en cas de situation critique comme celle-ci pour soutenir le personnel et lui permettre d'être apte au moment d'accueillir de nouveau les enfants et de leur expliquer ce qu'il s'est passé", a affirmé Julie Patte.

"Il s’agit d’une barbarie inqualifiable, d’actes d’une gravité absolue. S’attaquer ainsi aux libertés publiques, c’est une forme de terrorisme", a déclaré le bourgmestre Paul Magnette sur le site de l'école l’Hublinbu.

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