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Près de 20% des patients n'honorent pas leurs rendez-vous médicaux: "Il est rarissime que je n'ai pas une rature dans mon agenda"

Près de 20% des patients ne se présentent pas à leur rendez-vous médical. Le phénomène était déjà connu dans l'Horeca, mais touche aujourd'hui les professions médicales et paramédicales. Malheureusement, il est bien difficile de contrer cette mauvaise habitude.

L'agenda de Bernard Jacquemin, kinésithérapeute, président de l'Union National des Professions libérales et intellectuelles de Belgique est ponctué de ratures. Des patients avaient pris rendez-vous et ne se sont finalement jamais présentés au cabinet.

Bernard Jacquemin témoigne: "Il est rarissime que je n'ai pas une rature dans mon agenda. Ce matin, j'ai deux patients qui viennent de décommander, parce que j'ai une petite migraine ou j'ai autre chose à faire ou un imprévu familial et bien nous devons l'assumer et malgré tout, cela ne fait pas toujours nos affaires..."

Ce phénomène de "no show" s'accentue dans les soins de santé. Quatre indépendants sur dix vivent ces mêmes désistements de dernière minute avec une conséquence: ils n'obtiennent aucune rentrée financière pour ces plages horaires laissées vides. En général, aucune compensation financière n'est demandée.

Christophe Wambersie, secrétaire général Bruxelles-Wallonie, syndicat neutre pour indépendants: "75% des professions interrogées considèrent qu'à tout le moins ils ont une perte de revenus de l ordre de 250 euros par semaine et ça peut monter jusqu'à 500 euros par semaine pour 20% d'entre eux."

Bernard Jacquemin se souvient: "Quand j'ai commencé il y a une quarantaine d'années, il n'était pas rare que le patient vienne s'excuser spontanément le lendemain et propose de lui-même de nous dédommager la séance à laquelle il ne s'était pas présenté. C'est un cas de figure qu' on ne voit plus jamais maintenant, il faut le dire. Des patients considèrent comme tout à fait normal de décommander ou de ne pas se présenter et ne nous demandent même pas s' ils nous doivent quelque chose."

A l'heure actuelle, aucune législation n'impose de dédommagements. Les indépendants des soins de santé souhaitent que les autorités légifèrent pour que les patients qui n'annulent pas leur rendez -vous dans les 24 heures soient sévis.

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