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Costa-Gavras s'est dit "insulté de la pire des manières" par des médias grecs qui l'accusent de participer à "l'autopromotion" du gouvernement en ayant accepté une aide de l'Etat pour adapter le livre de l'ex-ministre des Finances Yanis Varoufakis.
"Je réalise des films depuis 50 ans. Moi-même ainsi que mes films ont été critiqués parfois pour le pire mais parfois pour le meilleur. Cependant, il n'a jamais été écrit que j'avais pris de l'argent pour promouvoir la politique et les plans" d'un parti, a déclaré le réalisateur franco-grec, dont les propos ont été publiés samedi par l'Agence de presse grecque Ana.
"Une partie de la presse de mon pays d'origine m'insulte de la pire des manières", s'émeut-il, soulignant qu'il s'agit de son premier tournage en Grèce.
La nouvelle production de Costa-Gavras est l'adaptation du livre "Conversations entre adultes", dans lequel Yanis Varoufakis raconte les "coulisses" de la crise grecque de 2015.
Pour réaliser ce film, Costa-Gavras a bénéficié d'une aide de l'Etat d'environ 630.000 euros, dans le cadre d'un programme récent lancé par le gouvernement afin de renforcer la production audiovisuelle du pays.
Cette aide représente 35% des dépenses des tournages du film de Costa-Gavras en Grèce. Au total 38 films grecs et étrangers en ont bénéficié, selon le gouvernement.
Après la publication cette semaine de l'annonce de l'octroi de cette aide, de nombreux médias grecs de l'opposition à la gauche d'Alexis Tsipras au pouvoir s'en sont pris au gouvernement et au cinéaste, qui tourne actuellement son film à Athènes.
Cette nouvelle production "est un effort indirect d'autopromotion du gouvernement (...) par l'intermédiaire de Costa-Gavras", lisait-on dans certains commentaires de la presse.
Réalisateur engagé, Costa-Gavras, 85 ans, est l'auteur de films politiques et historiques comme "Z", "L'Aveu" ou encore "Amen".
"Conservations entre adultes, dans les coulisses de l'Europe" raconte le bras-de-fer en 2015 de l'ex-ministre grec des Finances, élu la même année sous la bannière du parti d'Alexis Tsipras, Syriza, avec les créanciers, UE et FMI, dans l'espoir d'alléger les politiques strictes d'austérité.
Sous pression des créanciers, Yanis Varoufakis a démissionné et la Grèce, au bord à l'époque d'un défaut de paiement, a alors été contrainte de poursuivre les mesures d'austérité en échange de d'un nouveau prêt international.
Créateur ces dernières années du parti européen de gauche Diem25 et du parti grec Mera25, Yanis Varoufakis reste un homme politique controversé qui peine à gagner en popularité dans son pays.