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Philippe Caubère, visé par une plainte pour viol qu'il nie, est une figure de la scène française, ex-pilier du Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, qui défend l'amour libre et le recours aux prostituées.
Ce Marseillais de 67 ans à la bouille ronde est connu pour ses pièces autobiographiques, notamment "Le roman d'un acteur", oeuvre monumentale de 11 spectacles qui racontent la vie du jeune Ferdinand Faure, son alter ego.
Auteur-interprète au style burlesque, il s'est fait connaître du grand public au cinéma avec les films d'Yves Robert ("La gloire de mon père", "Le château de ma mère) et "Molière" d'Ariane Mnouchkine en 1978.
C'est avec "la reine" Mnouchkine que sa carrière décolle (1970-1977) avant de se lancer seul sur les planches, ce qu'elle ne lui pardonnera jamais.
La rupture a été "violente, sentimentale, passionnelle", confiait l'acteur à l'AFP en 2014.
Marié pendant 20 ans à Clémence Massart puis depuis des années à sa productrice Véronique Coquet, il a affirmé mercredi à l'AFP n'avoir "jamais caché une vie sexuelle libre avec tous les ennuis que cela veut dire".
Avec une enquête ouverte cette semaine concernant une plainte pour viol concernant des faits remontant à 2010, il s'est défendu en affirmant que c'était une relation avec une femme "consentante".
"C'est une injure à toute ma vie, à tous mes spectacles", a-t-il ajouté.
En dehors des théâtres, l'acteur a fait parler de lui en prenant la défense, dès 2011, du droit de recourir aux prostituées.
En réaction à un projet de Roselyne Bachelot, alors ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, visant à réprimer les clients, il publie dans Libération une tribune intitulée "Moi, Philippe Caubère, acteur, féministe, marié et +client de prostituées+".
Le but de cette loi est "de satisfaire les instincts du +bon+peuple, celui des électeurs, dans l'espoir bien entendu de pouvoir un jour, peut-être, obtenir leurs voix", dénonce-t-il.
- Trois Molières -
En 2013, il signe aux côtés d'autres personnalités du monde du spectacle ou des médias, une pétition baptisée "Touche pas à ma pute", contre un nouveau texte visant à sanctionner les clients.
"On nage en plein populisme, au mépris des libertés individuelles. Client ou prostituée, chacun fait ce qu'il veut de son corps", avait-il plaidé, qualifiant les prostituées de "femmes remarquables".
Revendiquant les influences de Proust et de Céline, ainsi que celles de la commedia dell’arte, de Molière et de Fellini, il dit qu'il ne s'imaginait pas devenir "acteur-auteur de comédies inénarrables et de sa propre vie".
Au Festival d’Avignon de 1981, il crée "La Danse du Diable", histoire comique et fantastique sur sa mère, son enfance marseillaise et son rêve adolescent de théâtre et d'écriture.
Pendant ce solo de trois heures, il incarne son double de théâtre Ferdinand Faure, sa mère, aussi insupportable qu'attachante, de Gaulle, Malraux et Johnny.
Récompensé de trois Molières, notamment pour "Ariane ou l'âge d'or" (1987), il renoue en 2017 avec son personnage fétiche avec "Adieu Ferdinand!" qu'il a joué jusqu'en janvier 2018 à l'Athénée.