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Pécresse en campagne en Normandie malgré l'Ukraine

"La campagne doit avoir lieu": en Normandie vendredi, la candidate LR Valérie Pécresse a rencontré des chasseurs puis des salariées du textile, défendant son programme malgré l'actualité "dramatique" en Ukraine.

Arrivée en fin de matinée à la réserve naturelle de Sainte-Opportune-la-Mare (Eure), elle a d'elle-même lancé le sujet: "Je n'ai pas voulu annuler ce rendez-vous malgré la dramatique situation internationale, même si je comprends que ce rendez-vous puisse paraître un peu décalé par rapport à l'actualité", a-t-elle affirmé aux élus et chasseurs venus l'accueillir.

"La campagne doit avoir lieu mais le contexte nous inquiète énormément", a-t-elle ajouté, laissant attendre des aménagements à son agenda: "Si l'embrasement continue à nos portes, évidement ça justifie que nous soyons dans une logique de responsabilité et d'action, et les yeux tournés vers l'Ukraine".

L'agenda des prochains jours a été aménagé pour annuler certains projets de déplacements ou émissions (comme "Face à Baba" chez Cyril Hanouna le 3 mars).

Difficile toutefois de suspendre la campagne: "Les candidats à la présidentielle n'ont pas de responsabilités opérationnelles dans la gestion de crise", a rappelé Mme Pécresse.

"Ca ne m'empêche pas de soutenir les actions du gouvernement quand elles vont dans le bon sens, c'est ce que j'appelle agir en responsabilité, ni de lui faire un certain nombre de suggestions pour aller plus loin", a-t-elle ajouté.

Vendredi, la candidate LR à la présidentielle a maintenu son traditionnel déplacement de fin de semaine avec deux jours en Normandie. Elle devait visiter une exploitation agricole samedi avant un meeting à Caen.

A cinq semaines du premier tour sa campagne patine, et Valérie Pécresse peine à enrayer la spirale négative enclenchée après le meeting du 13 février, qu'elle-même a reconnu "raté".

Depuis les sondages sont en berne (plusieurs la donnent en 4e position, derrière Eric Zemmour) et la candidate a dû affronter une enquête de Libération jeudi, sur des "manoeuvres frauduleuses" visant à gonfler le corps électoral en amont de la primaire qui l'a désignée candidate, en décembre.

Mme Pécresse a dénoncé mercredi une "manipulation de déstabilisation grotesque".

- "Rétorsions" -

Commençant sa journée auprès des chasseurs, électorat précieux pour la droite et qu'elle a qualifié de "premiers écologistes", Valérie Pécresse a assuré qu'"interdire la chasse le weekend comme le veut (le candidat écologiste) Yannick Jadot, c'est interdire la chasse tout court".

A l'heure où le parlement se réunissait pour entendre un message d'Emmanuel Macron sur l'Ukraine, la candidate LR a ensuite visité l'usine de pulls Saint James dans la Manche.

L'occasion pour elle de défendre son projet de "Nouvelle France", lors d'un échange d'une heure trente avec les salariées, que ce soit sur le pouvoir d'achat, le made in France ou les retraites.

La question ukrainienne s'est immiscée dans le débat, au détour d'une question d'une salariée administrative: "La crise Covid se termine, la crise en Ukraine commence, on va avoir une augmentation du gaz, le prix de l'inox a doublé... on est incapables de prévoir"

"Je voudrais qu'au niveau de l'UE on se pose pour définir les productions stratégiques en Europe", a répondu la candidate.

Elle a également estimé ensuite, lors d'un point presse, que "malheureusement il va y avoir des conséquences importantes sur les prix de l'énergie, et aussi sur l'agriculture", car "s'il y a des rétorsions russes elles porteront vraisemblablement sur les produits alimentaires français".

Valérie Pécresse était toutefois libérée d'un poids après la démission de l'ancien premier ministre François Fillon de ses mandats russes aux conseils d'administration du géant de la pétrochimie Sibur et de Zarubezhneft.

"C'est une décision qui l'honore", a-t-elle assuré, car "l'attitude de M. Poutine ne peut pas être dissociée de celle des grands groupes russes qui sont l'armature de l'Etat russe".

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