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Pass vaccinal: les débats reprennent après le couac, le gouvernement maintient le cap

Les échanges ont repris, lentement mais sûrement, mardi soir dans l'hémicycle de l'Assemblée sur le texte instaurant le pass vaccinal, après les critiques du gouvernement sur "l'irresponsabilité" des oppositions, à un moment où la barre des 300.000 nouveaux cas par jour de Covid-19 est en vue.

"Toutes les conditions sont réunies pour que nous ayons un débat apaisé", a assuré à la reprise le président de séance Marc Le Fur (LR) devant des bancs bien fournis, après le couac de la nuit précédente. Plus de 500 amendements restent au menu, en commençant par l'épineuse question du pass pour les 12-17 ans, et les discussions devraient se poursuivre mercredi.

Plus tôt, le Premier ministre Jean Castex s'était insurgé contre le "coup politique" des députés LR qui ont voté lundi soir avec LFI et le RN dans l'hémicycle pour la suspension de l'examen du pass vaccinal.

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait lui reconnu que les oppositions avaient "manifestement réussi" leur "coup" pour "faire dérailler" les choses dans la nuit.

Mais "on va tout faire pour tenir au plus près le calendrier qui était prévu", a-t-il assuré en défendant un texte "absolument nécessaire".

Le ministre de la Santé Oliver Véran a rappelé l'urgence d'agir en révélant que "pas loin" de 300.000 nouveaux cas de Covid-19 avaient été enregistrés en France au cours des dernières 24 heures, des chiffres record jamais publiés depuis le début de la pandémie.

Le gouvernement vise toujours une adoption définitive en fin de semaine ou début de semaine prochaine du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal, avant une entrée en vigueur au 15 janvier.

L'examen du texte ne devait être qu'une simple formalité. Mais, coup de théâtre, 125 députés -contre 121- ont refusé dans la nuit de lundi à mardi, par un vote à main levée, la poursuite des débats. Une issue saluée bruyamment par l'opposition.

"Amateurs un jour, amateurs toujours", a raillé le président du groupe LR à l'Assemblée Damien Abad après ce "gros camouflet pour la majorité En Marche et le gouvernement", "mis en minorité".

A trois mois du premier tour de l'élection présidentielle, les candidats de droite comme de gauche ont aussi largement critiqué le gouvernement.

Pour le candidat LFI et député Jean-Luc Mélenchon, c'est "une correction" infligée à M. Véran qui avait sollicité l'accord de l'hémicycle pour poursuivre les débats après l'heure normale de clôture de l'Assemblée à minuit.

- A qui la faute?-

La candidate PS à la présidentielle Anne Hidalgo a rejeté la responsabilité de cet épisode sur le gouvernement qui "ne respecte personne". A droite, Valérie Pécresse a déploré que l'exécutif "n'arrive pas à tenir sa majorité à trois mois de la présidentielle", sur "un texte mal ficelé".

Gabriel Attal a réfuté tout amateurisme de la majorité, déjà prise en défaut de mobilisation à plusieurs reprises, et le président du groupe LREM à l'Assemblée Christophe Castaner assure que tout le monde était "présent".

Mais pour Patrick Mignola, patron du groupe MoDem, allié de la majorité présidentielle, "ce qui est arrivé est de la responsabilité directe et principale de la majorité, c’est un défaut de mobilisation".

M. Attal a toutefois pointé du doigt le décalage entre d'un côté une candidate et des députés LR affichant publiquement leur soutien au pass, et de l'autre des parlementaires LR qui, une fois dans l'hémicycle, critiquent et votent contre.

"Soit Valérie Pécresse a menti en disant qu'elle soutenait le pass vaccinal (...), soit elle disait la vérité (...), mais à ce moment-là, ses troupes ne la suivent pas", a-t-il résumé.

"Quelle est notre position? La mienne est simple: nous critiquons l'impréparation de ce gouvernement face à cette crise", a répondu la candidate de son QG de campagne à Paris. "Nous ne nous opposerons pas à ce texte", a-t-elle répété.

Devant l'Assemblée, M. Castex a rappelé le lourd contexte et dénoncé des "violences inacceptables", après la multiplication des agressions et des menaces de mort visant des élus avant ce débat sur le pass vaccinal.

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