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La Cour intéraméricaine des droits de l'homme a exigé jeudi la libération immédiate de quatre opposants nicaraguayens arrêtés à cinq mois des élections, et accusés par le président Daniel Ortega de vouloir renverser le gouvernement.
La Cour, basée à San José au Costa Rica, a ordonné au gouvernement du Nicaragua "de procéder à la libération immédiate" de l'économiste Juan Sebastian Chamorro et du politologue Félix Madariaga, candidats à la présidentielle, ainsi que de l'entrepreneur José Adan Aguerri et de l'activiste Violeta Granera.
Elle a donné jusqu'au 8 juillet à Managua pour l'informer des "mesures urgentes adoptées pour exécuter cette décision", prise en raison de l'"extrême gravité" de leurs cas, de l'urgence de la situation et dans le souci d'éviter "des dommages irréparables".
Les décisions de la Cour intéraméricaine des droits de l'homme doivent obligatoirement être exécutés par les pays qui reconnaissent cette juridiction, parmi lesquels figure le Nicaragua.
Un total de 19 opposants ont été arrêtés ces dernières semaines au Nicaragua pour "incitation à l'ingérence étrangère" et "soutien aux sanctions" contre le gouvernement sandiniste, parmi lesquels cinq candidats à la présidentielle de novembre.
Le président Daniel Ortega accuse ces opposants d'être "des agents de l'empire yankee" qui "conspirent contre le Nicaragua pour renverser le gouvernement".
M. Ortega, un ex-guérillero qui avait déjà dirigé le pays de 1979 à 1990, est revenu au pouvoir en 2007 avec le Front sandiniste de libération nationale (FSLN, gauche), et s'y est maintenu après deux réélections. Ses opposants estiment qu'il briguera un quatrième mandat lors du scrutin du 7 novembre.
Il a été accusé par l'opposition et la communauté internationale de gouverner de manière autoritaire, à la suite de la répression brutale des manifestations contre son gouvernement en avril 2018, qui a fait plus de 300 morts et des milliers d'exilés, selon des organisations de défense des droits humains.