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Un professeur de psychologie américain a perdu son emploi. La raison? Il a donné un sujet de rédaction un peu particulier à ses élèves, des lycéens âgés de 16 à 18 ans: "Aujourd'hui était le dernier jour de votre vie, écrivez votre nécrologie".
Jeffrey Keene, 63 ans, a expliqué sur Facebook avoir voulu lier son cours à un exercice destiné à préparer les élèves au risque d'intrusion d'un individu armé dans leur lycée, près d'Orlando en Floride.
Il a demandé à ses élèves de coucher sur le papier leurs "impressions" liées à cette simulation et de réfléchir aux causes de la répétition des tueries aux Etats-Unis, à leurs possibles remèdes et donc, d'imaginer leur biographie post-mortem.
Une petite note précisait "merci de prendre conscience (...) qu'il ne s'agit absolument pas de vous perturber".
Pour les aider à comprendre ce qui est important dans leur vie
Mardi, il a été limogé. Dans un communiqué, reproduit par les médias américains, les autorités scolaires lui reprochent d'avoir donné un "devoir inapproprié" à ses élèves.
Lui s'est défendu sur les chaînes de télévision locales. "Ce n'était pas pour les effrayer ou leur faire penser qu'ils allaient mourir, mais pour les aider à comprendre ce qui est important dans leur vie", a-t-il dit sur NBC. "Je n'ai rien fait de mal !".
Son licenciement l'a "abasourdi", a-t-il ajouté sur Fox 5: "Je parlais aux élèves du monde dans lequel ils vivent, d'armes à feu, de tireurs..."
Principale cause de mort chez les jeunes
Les armes à feu sont devenues en 2020 la principale cause de mortalité des mineurs américains, avec 4.368 décès, devant les accidents de voiture et les overdoses, selon les Centres de prévention et lutte contre les maladies (CDC).
Les bains de sang en milieu scolaire n'en représentent qu'une infime portion, mais marquent davantage les esprits.
Les Etats-Unis ont été particulièrement ébranlés par les carnages commis en 2012 dans une école de Sandy Hook, dans le Connecticut (20 enfants tués), et en mai 2022 à Uvalde, au Texas (19 enfants et deux enseignantes).
Pourtant, une majorité des Américains restent très attachés au droit de porter une arme et ne veulent pas entendre parler de réformes, même a minima.
Deux élus du Tennessee (sud) viennent d'être expulsés du parlement local pour s'être joints à des manifestants venus réclamer, dans l'hémicycle, de meilleurs régulations sur les armes à feu, après une tuerie dans une école primaire de Nashville.