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Donald Trump a tenu jeudi un rare meeting dans le Bronx, quartier défavorisé de New York où il espère séduire les électeurs hispaniques et afro-américains qui montrent quelques signes de faiblesse dans leur soutien à Joe Biden.
"Les Afro-Américains se font massacrer, les Hispano-Américains se font massacrer" au niveau économique, a lancé le candidat des républicains, devant quelques milliers de personnes réunies dans un grand parc, qui l'ont accueilli aux cris de "USA, USA", et "quatre ans de plus".
Donald Trump a accusé les "millions" de migrants arrivant à la frontière mexicaine d'être la cause de pertes d'emplois et de logements pour ces minorités. Il a ensuite dressé un portrait apocalyptique de ces migrants, décrits comme des criminels de toute sorte venus des quatre coins du monde. Jusqu'à soupçonner ces "hommes", "en forme physique, ils ont entre 19 et 25 ans (...) et ils sont en âge de combattre", de vouloir "construire une armée" à l'intérieur des Etats-Unis.
Donald Trump, qui a embrassé un discours de plus en plus violent sur l'immigration, promet la plus grande "opération d'expulsion" de l'histoire des Etats-Unis.
Dénonçant l'inflation, qu'il attribue à Joe Biden, sur les prix de l'essence -- ou du bacon --, il a aussi promis de diminuer les coûts de l'énergie de 50% dès sa première année de mandat s'il revient à la Maison Blanche.
- En procès -
A un peu plus d'un mois de son premier débat de campagne face à Joe Biden sur CNN, le candidat républicain, 77 ans, a encore brocardé son adversaire démocrate, de quatre ans son aîné, sur son âge et sa santé physique: "il ne sait pas qu'il est vivant", a-t-il attaqué, lors d'un discours de plus d'1h30.
Souvent bloqué à New York par sa présence obligatoire à son procès pour paiements dissimulés à une star de films X, Donald Trump a récemment multiplié les sorties de campagne dans sa ville natale, où il a fait fortune dans l'immobilier et où des gratte-ciels portent son nom. Mais New York est un bastion démocrate, et Donald Trump n'a recueilli que 15% des voix dans le Bronx en 2020.
En se rendant dans ce quartier, où vivent plus de 55% d'hispaniques et près de 30% d'Afro-Américains, le candidat républicain à la présidentielle du 5 novembre veut prouver qu'il peut attirer les foules parmi ces minorités perçues comme un vivier essentiel pour le camp démocrate dans la course à la Maison Blanche.
"Il a un tout petit peu de soutien ici et je pense qu'il fera un petit peu mieux cette fois-ci", a assuré George Marrero, habitant hispanique du Bronx de 68 ans venu au meeting.
Pour son premier meeting à New York depuis 2016, le républicain a décrit une ville "qui décline". Il a promis de "ramener la sécurité dans nos rues", "la réussite dans nos écoles", "réduire les impôts" et "ramener les entreprises et les gros contribuables à New York".
- 83% pour Biden en 2020 -
Le Bronx a voté pour Joe Biden à plus de 83% en 2020. En 2008, Barack Obama y avait flirté avec les 89% des voix.
Elus et associations de gauche ont manifesté contre sa venue.
Donald Trump a été critiqué pour avoir récemment affirmé que ses problèmes judiciaires et ses inculpations dans quatre affaires différentes le rendaient sympathique auprès des Afro-Américains malmenés par le système judiciaire, dans un pays où le taux d'incarcération des personnes noires et est bien plus élevé que leur part dans la population.
Mais les sondages ont montré qu'il a fait des progrès auprès des Afro-Américains et des hispaniques, en particulier chez les jeunes et ceux qui reprochent à Joe Biden la hausse de l'immigration clandestine à la frontière mexicaine.
L'équipe de campagne de Joe Biden a fait diffuser avant le meeting une publicité axée sur des controverses raciales autour de Donald Trump. En 1989, l'homme d'affaires avait appelé à la peine de mort pour les cinq adolescents noirs et hispaniques accusés et condamnés à tort pour le viol d'une femme à Central Park, l'une des plus célèbres affaires d'erreurs judiciaires aux Etats-Unis, avec le racisme pour toile de fond.
L'équipe de Donald Trump affirme que le président sortant est pris de panique "parce que les électeurs noirs ne croient pas ce que M. Biden leur vend".