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Le Parlement taïwanais a voté mardi un ensemble de lois controversées destinées à étendre ses prérogatives, suscitant la colère de milliers de manifestants rassemblés à l'extérieur du bâtiment qui ont scandé "Défendez la démocratie!", sur fond de fortes tensions avec la Chine.
Les partisans de l'élargissement du pouvoir de l'assemblée estiment que cette mesure est nécessaire pour lutter contre la corruption, mais leurs détracteurs craignent que ces lois n'affaiblissent la démocratie à Taïwan sous l'influence de la Chine, qui revendique cette île autonome comme faisant partie de son territoire.
Les textes adoptés mardi ont été présentés par le Kuomintang (KMT), le plus grand parti d'opposition taïwanais, largement considéré comme le plus favorable à Pékin. Elles ont aussi reçu le soutien du Parti populaire de Taïwan, une formation en pleine ascension.
Lai Ching-te, investi le 20 mai dans les fonctions de président de Taïwan, est pour sa part issu du Parti démocrate progressiste (PDP) qui défend la souveraineté de Taïwan mais a perdu la majorité au Parlement à l'issue des élections de janvier.
En vertu des nouvelles lois, le président doit faire un discours sur "l'état de la nation" devant les parlementaires et répondre aux questions de ces derniers, une première.
L'assemblée peut aussi désormais exercer son "pouvoir d'investigation" en demandant aux agences gouvernementales, unités militaires, entreprises privées ou personnes concernées par une enquête de lui fournir des informations.
En cas de refus, blocage ou dissimulation d'informations, une amende pouvant aller jusqu'à 3.100 dollars américains (2.849 euros) peut être infligée.
L'"outrage au Parlement", punissable d'une forte amende, a aussi été introduit.