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La principale coalition des réformateurs en Iran a prévenu samedi qu'elle conditionnait sa participation à la présidentielle du 28 juin à la validation de l'un de ses candidats par l'organisme chargé des élections.
"Les réformistes participent aux élections s'ils ont un candidat. Sinon, il ne faut pas s'attendre à ce qu'ils participent", a déclaré le porte-parole du Front des réformateurs, Javad Emam, cité par le quotidien Etemad.
La présidentielle anticipée du 28 juin vise à remplacer le président ultraconservateur Ebrahim Raïssi, décédé dans un accident d'hélicoptère le 19 mai.
En tout, 80 personnalités ont déposé leurs candidatures, qui doivent être validées d'ici mardi par le Conseil des gardiens de la Constitution, un organe non élu dominé par les conservateurs.
"Le Conseil des gardiens ne peut pas désigner de candidat à la place du mouvement réformiste (...) Nous devons avoir notre propre candidat", a annoncé la cheffe du Front, Azar Mansouri, citée par l'agence locale Fars.
Les réformateurs ont sélectionné trois candidats possibles: l'ex-premier vice-président Eshagh Jahangiri, dont la candidature avait été invalidée à la présidentielle de 2021, ainsi que les anciens ministres Abbas Akhoundi et Massoud Pezeshkian.
Le Front réformiste avait refusé de participer aux législatives de mars, en dénonçant des "élections dénuées de sens" après la disqualification massive de leurs candidats.
Pour la présidentielle de 2021, le pouvoir avait invalidé de nombreux réformistes et modérés, ce qui avait permis à Ebrahim Raïssi, le candidat du camp conservateur et ultraconservateur, d'être facilement élu et de succéder au président modéré Hassan Rohani.
La participation n'avait atteint que 49%, soit le plus faible taux pour une présidentielle depuis la révolution islamique de 1979.
En Iran, le président est le deuxième personnage de l'Etat derrière le Guide suprême, qui est actuellement l'ayatollah Ali Khamenei, âgé de 85 ans et en poste depuis 35 ans.