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Pause de l'armée israélienne "jusqu'à nouvel ordre": des camions d'aide humanitaire circulent vers Gaza

Israël a mené lundi des frappes sur le nord de la bande de Gaza et des témoins ont fait état d'explosions dans le sud, mais la situation y est relativement plus calme depuis le début d'une pause humanitaire observée par l'armée dans un secteur du sud.

Des camions d'aide passent par le point de passage israélien de Kerem Shalom vers Gaza après que l'armée israélienne a fait état d'une pause "de 08H00 à 19H00 (05H00 à 16H00 GMT) tous les jours et jusqu'à nouvel ordre", sur un tronçon routier d'une dizaine de kilomètres. "Cette nouvelle initiative, qui a débuté samedi, permet aux organisations internationales de se déplacer sur la route sans avoir à se coordonner au préalable. Cela leur donne une plus grande flexibilité", déclare Shimon Freedman, porte-parole du Cogat, organisme du ministère israélien de la Défense chargée de gérer les affaires civiles dans les territoires palestiniens.

Un responsable israélien a en outre confirmé lundi la dissolution du cabinet de guerre, créé après l'attaque du 7 octobre menée par le Hamas contre Israël, à la suite de la démission du centriste Benny Gantz. Les décisions relatives à la guerre seront prises par le cabinet de sécurité.

Dans un message aux musulmans pour l'Aïd al-Adha, le président américain Joe Biden a défendu dimanche un plan de cessez-le-feu, afin d'aider les victimes des "horreurs" de la guerre. L'armée a annoncé une pause "de 08H00 à 19H00 (05H00 à 16H00 GMT) tous les jours et jusqu'à nouvel ordre", sur un tronçon routier d'une dizaine de kilomètres allant du point de passage israélien de Kerem Shalom, à l'extrémité sud de la bande de Gaza, jusqu'à l'Hôpital européen de Rafah, plus au nord.

"Combats rapprochés"

L'armée a confirmé que la pause était toujours de mise lundi mais un responsable a rappelé à l'AFP qu'il n'y avait "pas de changement dans la politique de l'armée israélienne", notamment à Rafah, dans le sud, où elle a lancé début mai une opération terrestre. L'armée a indiqué lundi qu'elle continuait d'opérer à Rafah et dans le centre de la bande de Gaza, et était engagée dans des "combats rapprochés" avec des combattants palestiniens.

Des médecins de l'hôpital Baptiste dans la ville de Gaza, dans le nord, ont fait état de cinq morts dans deux frappes aériennes. Le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Basal, a indiqué à l'AFP que l'armée avait mené deux frappes nocturnes sur un appartement et une maison, faisant des morts "dont un enfant et un homme âgé".
"Le reste de la bande de Gaza est relativement calme", a-t-il ajouté. Des chars ont tiré sur des secteurs est et sud de Rafah, selon des responsables locaux. Des témoins ont fait état d'explosions dans la ville.

"Ce n'est pas l'Aïd"
Dans le centre, une frappe aérienne a visé le camp de Boureij, selon des habitants. "On n'est pas dans un état d'esprit de l'Aïd, l'Aïd c'est quand on retournera chez nous, quand la guerre prendra fin. Quand chaque jour il y a un martyr, ce n'est pas l'Aïd", a témoigné Amer Ajour, un homme déplacé dans la ville de Deir el-Balah. La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une offensive sur la bande de Gaza qui a fait 37.347 morts, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Besoin de "mesures concrètes"

La pause observée localement a pour but "de permettre à l'ONU de collecter et distribuer plus d'aide", a déclaré lundi à Kerem Shalom un porte-parole des autorités israéliennes, Shimon Freedman. "Plus de 1.000 camions" se trouvent du côté palestinien, a-t-il dit, en accusant les organisations internationales "de ne pas avoir pris les mesures nécessaires" pour assurer la distribution de l'aide.

L'ONU a salué l'annonce israélienne mais demandé que cette pause "conduise à d'autres mesures concrètes" pour faciliter les livraisons, et réclamé une nouvelle fois la levée "de tous les obstacles" à l'acheminement de l'aide. Kerem Shalom est devenu l'unique point de passage pour l'aide humanitaire dans le sud de la bande de Gaza depuis que l'armée a lancé son offensive sur Rafah, frontalière avec l'Egypte, et a pris le contrôle du poste-frontière.Malgré les efforts de médiation internationaux, les espoirs d'un cessez-le-feu restent vains. Israël a promis de détruire le Hamas, tandis que le mouvement islamiste réclame un cessez-le-feu définitif.

Un émissaire de Joe Biden est par ailleurs arrivé en Israël pour tenter de calmer les tensions à la frontière avec le Liban, entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas. 

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