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Des centaines de femmes ont manifesté samedi en Turquie pour dénoncer le fléau des meurtres de femmes, au huitième jour d'une fronde née d'un double féminicide à Istanbul et qui s'est répandue dans le pays.
Au total, 299 femmes ont été tuées en Turquie, pays de 85 millions d'habitants, depuis le début de l'année, soit plus d'une par jour, selon le décompte d'une association féministe turque.
À Istanbul, plus grande ville du pays, plusieurs centaines de personnes ont défilé samedi après-midi, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Vous êtes un gouvernement qui laisse les jeunes filles se faire tuer", a lancé au micro l'une des meneuses du rassemblement, Günes Fadime Aksahin, vêtue de noir comme nombre de participantes, face à une forêt de pancartes et aux portraits de deux jeunes Stambouliotes de 19 ans tuées le 4 octobre par le même homme à trente minutes d'intervalle.
Des groupes de femmes ont également manifesté samedi dans la capitale Ankara et à Izmir, troisième ville du pays, selon des images d'une fédération féministe.
Les manifestantes ont par ailleurs réclamé le retour de la Turquie dans la convention du Conseil de l'Europe sur la lutte contre les violences faites aux femmes, dite convention d'Istanbul, dénoncée en 2021 par Ankara.
Des manifestations ont lieu chaque jour depuis une semaine à travers le pays, notamment sur des campus d'universités.
Le mouvement touche également des villes conservatrices, comme Sanliurfa (sud-est) où des appels à manifester ont été lancés ce week-end.
Après avoir d'abord rejeté la faute sur l'alcool et les réseaux sociaux, le président Erdogan a promis mercredi de durcir la loi pour entraver les violences faites aux femmes.