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La présidente élue du Mexique, Claudia Sheinbaum, s'est montrée lundi ouverte au dialogue sur un sujet sensible qui a agité les marchés, la réforme du pouvoir judiciaire, lors de sa première conférence de presse depuis l'élection du 2 juin.
La future présidente de la gauche au pouvoir, qui prendra ses fonctions le 1er octobre, a indiqué qu'elle recevrait mardi une "délégation" du président américain Joe Biden, sans autre détail.
Mme Sheinbaum a aussi promis une "large" discussion sur le thème de la réforme du pouvoir judiciaire lancée par son prédécesseur et mentor politique, Andres Manuel Lopez Obrador, qu'elle a rencontré juste avant la conférence de presse.
La bourse de Mexico et le peso mexicain ont baissé la semaine dernière, en réaction à la large victoire du Mouvement pour la régénération nationale (Morena) au pouvoir à la présidentielle et aux législatives.
Morena et ses alliés ont obtenu la majorité qualifiée des deux-tiers au Congrès des députés et pourraient en faire de même au Sénat, d'après les estimations de l'Institut national électoral (INE). Les résultats définitifs des législatives seront connus dans les prochains jours.
Cette super-majorité des deux-tiers leur permettrait d'adopter des révisions constitutionnelles, comme celle du pouvoir judiciaire.
"Dans le cas de la réforme du pouvoir judiciaire", Mme Sheinbaum a dit qu'elle allait consulter "les barreaux des avocats, les facultés de droit" ainsi que les 11 membres de la Cour suprême et les magistrats.
La réforme propose entre autres que les membres de la Cour suprême et les autres magistrats soient désignés par un "vote populaire", et non plus nommés.
Le pouvoir en place cherche à ce "que la justice soit rendue par des fonctionnaires et des juges élus avec l'appui du parti majoritaire", avait dénoncé l'ex-président de l'Institut national électoral (INE) Lorenzo Cordova lors d'une manifestation de l'opposition pour la "démocratie" en février.
En réponse à une question, Mme Sheinbaum a indiqué que la réforme pourrait être adoptée en septembre ou "dans les premiers mois" de son mandat.
"Non, je ne crois pas qu'il y ait d'impact", a-t-elle également répondu en référence à la réaction des marchés. "On va ouvrir cette démarche (de discussion) et le moment venu l'approbation".
Elue avec près de 60% des voix, l'ex-maire de Mexico a également lancé ses deux premières propositions, une aide aux femmes de 60 à 64 ans, et une bourse aux élèves du primaire.
Elle a indiqué qu'elle nommerait la semaine prochaine les membres de son gouvernement.