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La situation des droits humains s'est "gravement détériorée" depuis l'année dernière au Nicaragua, s'inquiète l'Onu. Les cas de détentions arbitraires, d'intimidations d'opposants ou d'abus dans les prisons ont augmenté, affirme un rapport publié mardi.
Les autorités "continuent de persécuter" non seulement les dissidents, mais également les individus ou les organisations qui sont indépendants, dénonce le Haut-Commissariat aux droits de l'homme. Parmi ceux-ci figurent les défenseurs des droits humains, les médias, les ONG et d'autres institutions qui demandent des changements politiques et sociaux.
Le gouvernement a dévoilé la semaine dernière un projet de loi pour poursuivre des individus qui se trouvent à l'étranger pour du blanchiment d'argent, du terrorisme ou des cybercrimes. L'Onu redoute qu'elle ne soit utilisée pour intimider les exilés.
Au moins deux cas de détentions arbitraires ont été documentés depuis juin de l'année dernière. Au total, en mai dernier, plus de 130 personnes considérées comme des opposants étaient retenues pour les mêmes raisons, ajoute le rapport. Contre 54 il y a un an. Dix arrestations supplémentaires ont eu lieu en juin et juillet.
Le rapport mentionne également 12 cas de torture et d'abus en détention. Le Haut-Commissariat a également continué de recevoir des indications de violences contre les populations autochtones et les afro-descendants. Deux meurtres au moins ont eu lieu.
Et l'Onu de dénoncer une "impunité répandue". Depuis un an, plus de 300 ONG ont vu leur statut révoqué. Et il y a quelques semaines, près de 1.800 institutions ont été fermées, portant le total depuis la crise politique entamée en 2018 à plus de 5.000.
Le Haut commissaire Volker Türk appelle les autorités "à entièrement honorer le droit à la participation politique" lors des élections de 2026. Il demande la libération immédiate des détenus arbitraires, des procès équitables et la possibilité d'un retour volontaire des milliers d'exilés.