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A l'ONU, les Palestiniens plaident contre l'occupation, Israël dénonce une "mascarade"

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Charly TRIBALLEAU

Les Palestiniens ont appelé mardi les Etats membres de l'ONU à soutenir leur "liberté" en votant le lendemain une résolution qui exige la fin de l'occupation israélienne des territoires palestiniens dans les "12 mois", provoquant la colère d'Israël qui a dénoncé une "mascarade".

En juillet, répondant à une demande d'avis consultatif de l'Assemblée générale sur l'occupation israélienne depuis 1967, la Cour internationale de justice (CIJ) avait estimé que "la présence continue d'Israël dans le Territoire palestinien occupé est illicite" et qu'Israël est "dans l'obligation (d'y) mettre fin (...) dans les plus brefs délais".

Pour donner suite à cet avis, les pays arabes ont demandé cette nouvelle session spéciale de l'Assemblée générale à quelques jours de l'arrivée à New York de dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement pour la réunion annuelle de haut niveau de l'Assemblée générale. La guerre à Gaza devrait dominer les débats.

"Ce qui se passe à Gaza aujourd'hui peut être le dernier chapitre de la tragédie du peuple palestinien ou le premier chapitre d'une réalité encore plus tragique pour notre région en entier", a lancé l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, appelant les Etats membres à "choisir le bon côté de l'Histoire".

"Je me tiens à cette tribune en ce moment historique et tragique pour dire aux Palestiniens que le changement viendra, que leur destin n'est pas une agonie et une souffrance sans fin, que leur liberté est un droit imprescriptible et leur destinée", a-t-il ajouté, en présentant pour la première fois une résolution au nom de l'Etat observateur de Palestine, un droit tout récemment gagné.

Le projet de résolution, qui sera mis au vote mercredi à 11h00 (15H00GMT), "exige" qu'Israël "mette fin sans délai à sa présence illicite" dans les territoires palestiniens et que ce soit fait "au plus tard 12 mois après l'adoption de cette résolution". Le premier projet de texte donnait seulement six mois.

- "Partiale" -

Le texte "exige" également le retrait des forces israéliennes des territoires palestiniens, l'arrêt des nouvelles colonies, la restitution des terres et propriétés saisies, ou encore la possibilité de retour des Palestiniens déplacés.

La dernière version appelle également les Etats à prendre des mesures pour "mettre fin" à la fourniture à Israël d'armes qui pourraient être utilisées contre les Palestiniens.

Alors que le Conseil de sécurité est largement paralysé sur ce dossier en raison de l'utilisation répétée par les Etats-Unis de leur veto pour protéger leur allié israélien, l'Assemblée générale a plusieurs fois depuis octobre adopté des textes en soutien aux Palestiniens.

En mai, l'assemblée avait apporté un soutien massif mais symbolique (143 voix pour, neuf contre, 25 abstentions) à l'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU, bloquée par les Etats-Unis.

Même si les résolutions de l'Assemblée générale ne sont pas contraignantes, Israël a fustigé la démarche palestinienne.

"Cette résolution est du terrorisme diplomatique, utilisant les outils de la diplomatie, non pour construire des ponts mais pour les détruire", a déclaré à la tribune l'ambassadeur israélien Danny Danon.

"Vous pouvez choisir entre vous tenir du côté de la justice, de la paix (...). Ou vous pouvez vous prêter à ce cirque, cette mascarade, ce théâtre politique", où "le mal est légitime, la guerre est la paix, le meurtre est justifié, le terrorisme est applaudi", a-t-il lancé.

Les Etats-Unis ont également dénoncé "le language incendiaire" d'un texte qui ne mentionne pas le fait que "le Hamas, une organisation terroriste, a le pouvoir à Gaza".

"Adopter une résolution partiale qui interprète de façon sélective l'opinion de la CIJ ne fait pas avancer ce que nous voulons tous, deux Etats vivant en paix, côte à côte", a estimé l'ambassadrice américaine, Linda Thomas-Greenfield.

L'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 contre Israël, d'une ampleur et d'une violence sans précédent, a entraîné la mort de 1.205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les chiffres officiels qui inclue les otages tués en captivité.

Les représailles israéliennes à Gaza ont provoqué un désastre humanitaire et fait au moins 41.252 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza.

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