Partager:
Israël a mené mercredi des raids aériens sur le Liban voisin qui ont fait au moins neuf morts selon des sources libanaises, après un tir de roquette dans lequel une soldate israélienne a été tuée, une "escalade dangereuse" selon l'ONU qui craint un embrasement régional.
Les échanges de tirs sont quotidiens à la frontière entre Israël et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, allié du Hamas palestinien, dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza mais les frappes sont menées de plus en plus loin de chaque côté de la frontière.
Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU a affirmé que l'"escalade" de la violence dans la zone frontalière "est dangereuse et doit s'arrêter", tandis que Washington a appelé à privilégier la "voie diplomatique" pour réduire les tensions.
La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a fait valoir que la situation au Liban est "sérieuse mais elle n'est pas irréversible".
L'armée a visé "des cibles terroristes du Hezbollah" dans plusieurs localités du sud du Liban, qui ont fait quatre morts, trois civils membres d'une même famille et un combattant du mouvement islamiste selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
Ces raids, sur des localités situées dans un rayon de 10 à 25 km de la frontière, ont été menés en représailles à un tir de roquette depuis le Liban sur une base militaire du nord d'Israël, qui a tué une soldate d'après l'armée israélienne.
- Frappe de drone -
Les services de secours israéliens Magen David Adom, avaient d'abord fait état de sept blessés, dont cinq à Safed.
Un photographe de l'AFP avait vu des médecins et des soldats évacuer une personne blessée de l'hôpital de Safed, par hélicoptère militaire, à destination d'un autre établissement.
Ce tir de roquette n'a pas été revendiqué par le Hezbollah pro-iranien.
Selon l'ANI, une femme, son fils âgé de deux ans, et son beau-fils, âgé de 13 ans, ont été tués dans le village de Sawaneh.
Un autre raid a détruit un bâtiment dans le village d'Adchit, faisant un mort, un combattant du Hezbollah, et dix blessés, d'après l'ANI qui a fait état d'importantes destructions.
Le Hezbollah a par la suite confirmé la mort d'un de ses combattants dans ce village.
Il a ensuite annoncé la mort d'un autre combatrtant dans une frappe distincte.
Une source de sécurité libanaise a indiqué dans la soirée que trois autres civils, dont deux femmes, avaient été tués lors d'une frappe israélienne sur un immeuble de la ville de Nabatiyeh (sud). L'ANI a évoqué une frappe de "drone".
- "Offensive très forte" -
Depuis le lendemain de l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah vise des positions militaires israéliennes à la frontière, en soutien au mouvement islamiste palestinien.
Israël, de son côté, bombarde régulièrement le sud du Liban et mène des attaques ciblées contre des responsables du mouvement islamiste libanais.
Le chef d'état-major de l'armée israélienne Herzi Halevi, en visite dans le nord du pays, a affirmé mercredi que "la prochaine campagne sera une offensive très forte", selon un communiqué de l'armée.
De son côté, un haut responsable du Hezbollah, Hachem Safieddine, a averti que "cette agression (..) ne restera pas sans réponse".
Les violences entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes de part et d'autre de la frontière.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé mardi qu'un cessez-le-feu n'interviendrait qu'avec la fin des combats entre Israël et le Hamas à Gaza, menaçant de répliquer à toute attaque israélienne.
En plus de quatre mois, au moins 248 personnes, en majorité des combattants du Hezbollah et d'autres formations qui lui sont alliées, mais également 33 civils, ont été tuées dans le sud du Liban, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, 16 personnes ont été tuées, dix soldats et six civils, selon l'armée.
burs/cn/cyj