Accueil Actu Monde International

Le maire d'Istanbul arrêté: qui est Ekrem Imamoglu et pourquoi représente-t-il un danger pour Erdogan?

Des milliers de personnes encore rassemblés dans les rues hier soir à Istanbul pour manifester contre l'emprisonnement du maire de la ville. La contestation ne faiblit pas depuis l'arrestation d'Ekrem Imamoglu mercredi dernier. Mais pourquoi cette arrestation ?

Sixième soirée de manifestation consécutive depuis l'arrestation du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu hier. Principal rival politique du président Recep Tayyip Erdogan, il devait être le candidat de l'opposition à l'élection présidentielle de 2028 en Turquie.

Officiellement, il a été arrêté pour corruption et terrorisme. Ce qu'il réfute depuis le début. Officieusement, c'est un coup certainement manigancé par le président turc Recep Tayip Erdogan, son rival. 

Ekrem Imamoglu veut se présenter aux élections présidentielles en 2028 pour le parti CHP, les sociaux-démocrates, alors qu'Erdogan lui préside le parti AKP, un parti islamo-conservateur à la tête de la Turquie depuis 2002. Bref, les deux hommes s'opposent. 

Dimanche, Imamoglu devait être intronisé candidat du parti pour la présidentielle. Alors, pour l'empêcher, le président actuel Erdogan a fait annuler son diplôme universitaire, car il faut un diplôme pour se présenter. Et puis, il l'a tout bonnement fait arrêter en l'accusant de faits de corruption et de terrorisme. Après une garde à vue de plusieurs jours, un juge a décidé dimanche d'incarcérer le maire d'Istanbul uniquement pour corruption, pas pour terrorisme. 

Ekrem Imamoglu démis de ses fonctions ? 

Temporairement, il est démis de ses fonctions. C'est pourquoi son parti appelle ses partisans à manifester. Ils sont, depuis mercredi soir, des dizaines de milliers à sortir dans la rue. Pour empêcher ces rassemblements, le gouvernement actuel a fait fermer des ponts et plusieurs voies d'accès ce week-end. Mais malgré cela, ils étaient nombreux. Il faut dire que le maire d'Istanbul peut compter sur un important soutien dans sa ville, mais pas seulement. Dimanche, son parti a maintenu une élection symbolique pour choisir le candidat à la présidentielle et Imamoglu a récolté 15 millions de voix, soit 1/5e de la population turque. 

Istanbul est-elle la seule ville concernée par les manifestations ? 

Des rassemblements se sont tenus depuis mercredi dans au moins 55 des 81 provinces turques. Selon les médias turcs, des interpellations ont continué dans la nuit au domicile des manifestants dans de nombreuses villes du pays, dont Istanbul, Ankara, Izmir, la troisième ville du pays sur la côte ouest, ou encore Antalya dans le sud. Il est actuellement difficile de dire quand le mouvement de contestation va s'affaiblir et quel sera la suite en Turquie. 

À la une

Les plus lus