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Les forces de sécurité indiennes ont tiré des gaz lacrymogènes mardi afin d'empêcher des milliers d'agriculteurs, réclamant des prix minimums pour leurs récoltes, de défiler dans la capitale New Delhi, après l'échec de négociations avec le gouvernement.
De longs convois de tracteurs se dirigeaient mardi vers New Delhi depuis les États voisins du Pendjab, de l'Haryana et de l'Uttar Pradesh, selon les télévisions. Les agriculteurs ont appelé à un "Delhi Chalo" (une marche sur Delhi) qui évoque leur manifestation du 26 janvier 2021, lorsqu'ils avaient forcé les barrages policiers pour entrer dans la capitale pour protester contre une libéralisation des marchés agricoles.
Près d'Ambala, au nord de New Delhi, la police a installé d'imposants barrages avec des pointes métalliques, des blocs de ciment et de barrières en acier sur les principaux axes routiers menant à la capitale depuis les trois États voisins.
Tout rassemblement public de plus de cinq personnes a été interdit dans la capitale.
Les agriculteurs jouissent en Inde d'un poids politique d'importance en raison de leur nombre. Les deux tiers de la population de 1,4 milliard d'habitants vivent de l'agriculture, qui représente près d'un cinquième du PIB du pays, selon des chiffres officiels. La menace de nouvelles manifestations survient à l'approche des élections nationales attendues pour avril.
Le secteur demande la fixation d'un prix minimum pour les récoltes, ainsi que les retraites et des annulations de créances.
Les dernières manifestations d'agriculteurs avaient duré plus d'un an, jusqu'à l'automne 2021. Des dizaines de milliers d'agriculteurs avaient alors érigé des camps de fortune et plus de 700 personnes avaient été tuées lors des manifestations.
Des milliers d'agriculteurs se suicident chaque année en Inde en raison de la pauvreté, de l'endettement et de l'impact croissant sur les récoltes des aléas météorologiques dus au changement climatique.