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La Chine veut des discussions "de fond", dit à Pékin le chef de la diplomatie chinoise à un conseiller de Biden

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Ng Han Guan

La Chine veut avec les Etats-Unis des discussions "de fond", a averti mardi à Pékin le chef de la diplomatie chinoise avant un entretien avec un conseiller du président américain Joe Biden, sur fond de tensions bilatérales et régionales.

Jake Sullivan, qui est arrivé mardi en Chine, est le premier conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche à se rendre dans le pays depuis 2016.

Ce déplacement, qui doit s'achever jeudi, intervient quelques mois avant l'élection présidentielle américaine et dans un contexte tendu entre la Chine et plusieurs alliés des Etats-Unis en Asie.

Le Japon, signataire d'un traité de sécurité avec les Etats-Unis, a déployé lundi des avions de chasse après l'incursion inédite d'un appareil militaire chinois dans son espace aérien. Cet incident est considéré par Tokyo comme une "violation grave" de sa souveraineté.

De leur côté, les Philippines, liées aux Etats-Unis par un traité de défense mutuelle, ont estimé mardi que la Chine est le "plus grand perturbateur" de la paix dans la région, après une série d'accrochages en mer de Chine méridionale avec des navires chinois.

La Chine veut avec les Etats-Unis des discussions "de fond", a prévenu le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, avant un premier entretien avec Jake Sullivan.

- Nombre de contentieux -

"Comme toujours, j'espère que cet échange sera non seulement stratégique, mais aussi de fond et constructif", a-t-il dit à son interlocuteur devant la presse.

Le responsable américain s'est pour sa part dit "impatient" d'entamer ces discussions.

"Nous aborderons un large éventail de questions: celles sur lesquelles nous sommes d'accord et celles (...) sur lesquelles il existe encore des divergences", a souligné Jake Sullivan, dont la fonction est cruciale au sein de l'exécutif américain.

Jake Sullivan et Wang Yi se sont vus à cinq reprises au cours des 18 derniers mois, dont une fois à Washington et une autre lors du sommet en novembre 2023 entre Joe Biden et Xi Jinping en Californie.

Les relations bilatérales entre leurs pays restent tendues, avec pour pierres d'achoppement les différends commerciaux, l'expansion chinoise en mer de Chine méridionale et la question de Taïwan.

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Ng Han Guan

La Chine revendique cette île gouvernée par un système démocratique comme faisant partie de son territoire et a multiplié les intimidations à son encontre ces dernières années.

Les Etats-Unis vont "faire part de leur préoccupation concernant les pressions militaires, diplomatiques, et économiques accrues de la Chine envers Taïwan", selon une responsable américaine.

"Ces actes sont déstabilisateurs, risquent de provoquer une escalade", a-t-elle souligné auprès de la presse.

- L'ombre de la présidentielle -

La Chine "exprimera (ses) sérieuses inquiétudes, clarifiera sa ferme position et formulera des exigences fortes à propos de Taïwan", a de son côté mis en garde la télévision d'Etat chinoise.

Les Etats-Unis n'ont pas de liens diplomatiques avec Taïwan mais ils sont néanmoins leur principal fournisseur d'armes face à l'armée chinoise.

La Chine fustige régulièrement les Etats-Unis, qu'elle accuse de soutenir tacitement le courant indépendantiste.

Jake Sullivan discutera en outre de la question de la mer de Chine méridionale, où les tensions entre la Chine et les Philippines se sont intensifiées ces derniers mois autour de revendications territoriales.

La situation au Moyen-Orient figurera également à l'ordre du jour.

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Valentin RAKOVSKY, Sophie RAMIS

La Chine critique régulièrement le soutien des Etats-Unis envers Israël, tandis que Washington presse Pékin d'utiliser ses relations avec l'Iran pour appeler Téhéran à la retenue.

Ce déplacement de Jake Sullivan intervient avant l'élection présidentielle américaine de novembre.

En cas de victoire, il est attendu de l'actuelle vice-présidente Kamala Harris, candidate pour succéder à Joe Biden, qu'elle conserve un dialogue avec la Chine tout en maintenant une politique de pression.

Son adversaire, l'ex-président Donald Trump, a promis lui d'adopter une ligne plus dure s'il revenait à la Maison Blanche.

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