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Le Parlement bulgare a interdit mercredi à une très large majorité la "propagande" LGBT+ à l'école, un vote surprise sur fond de "guerre culturelle" attisée par les Jeux olympiques de Paris selon des ONG.
L'amendement, introduit sur proposition du parti d'extrême droite prorusse Vazrajdane (Renaissance), a été adopté avec 159 voix (22 contre et 13 abstentions).
Il rend illégal "l'encouragement" d'une "orientation sexuelle non traditionnelle" et d'une identité de genre "différente de la biologique", sut le modèle d'une loi hongroise fortement décriée par Bruxelles.
Les rapporteurs ont justifié la nécessité de légiférer rapidement en raison d'une "normalisation inacceptable de l'orientation sexuelle non traditionnelle", opérée par une "propagande" actuellement en cours selon eux.
L'Eglise orthodoxe a vivement critiqué la cérémonie d'ouverture qui avait fait une place aux minorités sexuelles et de genre, et la Bulgarie a dénoncé la participation des boxeuses algérienne Imane Khelif et taïwanaise Lin Yu-ting, jugeant qu'elles représentaient "l'autre sexe".
Pour Radoslav Stoyanov, vice-président du comité Helsinki bulgare de défense des droits humains, la nouvelle législation va empêcher la diffusion d'une "information scientifique" auprès des élèves concernant les minorités.
L'ONG LevFem, qui organise une manifestation mercredi en fin d'après-midi pour dénoncer l'adoption du texte, estime qu'il va rendre impossible "toute lutte contre le harcèlement scolaire des jeunes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres".
La Bulgarie, membre de l'Union européenne, est en proie à une grave instabilité politique et ses électeurs sont appelés aux urnes cet automne, faute de majorité, pour la septième fois depuis 2021.
En Hongrie, depuis l'été 2021, évoquer l'homosexualité devant des mineurs est passible d'une amende.
Fin juin, le Parlement en Géorgie avait aussi adopté une loi interdisant la "propagande LGBT+", très similaire à une législation utilisée en Russie pour réprimer les minorités sexuelles et de genre.