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Les premières funérailles ont lieu en Grèce, après la catastrophe ferroviaire survenue mercredi. Familles et amis, tout de noir vêtus, ont notamment rendu hommage à une mère de 34 ans, tuée suite à la collision entre deux trains. Une minute de silence a été observée devant le Parlement à Athènes à la mémoire des 56 autres personnes qui ont perdu la vie.
Des milliers de Grecs se sont ensuite dirigés vers le siège de la compagnie ferroviaire mise en cause pour de nombreuses négligences. Après le choc, place à la colère. "Nous sommes remplis de rage et nous n'arrivons pas à digérer comment, en 2023, un événement aussi tragique peut se produire. Des dizaines de personnes qui meurent, dont beaucoup d'étudiants, avec lesquels nous avons lutté pour obtenir un accès à l'éducation", déplore Aggelos Thomopoulos, un étudiant.
"Meurtriers" : voilà ce qu'écrivent les manifestants à la peinture rouge sur le sol. Au troisième jour de deuil national, les manifestations se multiplient. Panos Routsi est père de famille. Il ne sait toujours pas s’il pourra un jour revoir son fils de 22 ans. "Nous sommes ici depuis 3 jours, sans dormir, sans nouvelles des secouristes, sans rien."
La mère de Denis espère obtenir quelques détails sur les minutes qui ont précédé le drame. "J'ai donné mon ADN, je n'ai pas de nouvelles pour le moment. Je lance un appel à ceux qui ont été sauvés dans ce wagon si quelqu'un l'a reconnu, contactez-moi. (Pour me dire) s'il était sur son siège, s'il s'est levé ou s'il a bougé", dit Mirela Routsi.
Les secouristes continuent de fouiller les décombres dans l’espoir de pouvoir encore sauver des vies. 38 passagers sont toujours hospitalisés, dont sept en soins intensifs.
Des heurts entre policiers et manifestants
Des heurts ont opposé vendredi soir policiers et manifestants dans le centre d'Athènes en marge d'une manifestation à la mémoire des 57 personnes tuées mardi dans la collision frontale de deux trains, a constaté l'AFP.
Les forces anti-émeutes ont lancé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes sur un groupe de manifestants qui avait auparavant lancé des pierres et des cocktails Molotov sur des policiers lors d'un rassemblement, selon un journaliste de l'AFP.
Les manifestants, réunis sur la place Syntagma en contre-bas du Parlement, ont également mis le feu à des poubelles, selon des images de la télévision publique Ert.
Ils s'en sont également pris à un policier à terre, entrainant des tirs de gaz lacrymogènes des forces de l'ordre, selon des images de l'AFP.
Ces incidents ont lieu à la fin d'une manifestation rassemblant quelque 3.000 personnes, selon la police.
Un nombre similaire de manifestants a manifesté à Thessalonique, deuxième ville dans le Nord du pays. Au début de ce rassemblement, de brefs heurts ont opposé les forces anti-émeutes et un petit groupe d'étudiants qui a lancé un cocktail Molotov.
Les policiers ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes avant de s'éloigner des lieux du rassemblement où les manifestants ont repris leur défilé, selon un journaliste de l'AFP à Thessalonique.
Mais à la fin de ce rassemblement, un petit groupe de manifestants a encore lancé des cocktails Molotov, entraînant la même riposte de la part des forces anti-émeutes.
Dans la capitale grecque, des manifestants ont déployé une grande banderole "A bas le gouvernement des assassins!".
La Grèce est saisie d'un vaste mouvement de colère après une catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts, causée par une erreur humaine.
Le gouvernement a fait jeudi son mea culpa, reconnaissant des "faiblesses chroniques" dans le secteur ferroviaire, sans parvenir à faire taire la colère d'un pays bouleversé par cette collision.