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Les autorités mexicaines confirment la découverte de restes humains sur un site lié au cartel Jalisco Nouvelle Génération, soupçonné d’avoir tué des recrues récalcitrantes.
Macabre découverte à Teuchitlan, à une soixantaine de kilomètres de Guadalajara, dans l'État mexicain de Jalisco.
Des restes humains calcinés, ainsi que des vêtements et des chaussures, ont été retrouvés début mars par un collectif de proches de disparus sur une propriété suspectée d’être utilisée par un cartel de la drogue.
Un site d’entraînement criminel
Selon le ministre de la Sécurité, Omar Garcia Harfuch, l’endroit est bien un "centre d'entraînement" utilisé par un cartel, mais les autorités écartent pour l’heure l’hypothèse d’un "camp d'extermination", comme l’avaient avancé plusieurs collectifs de familles de disparus.
Le cartel Jalisco Nouvelle Génération (CJNG), considéré comme l’un des plus puissants et violents d’Amérique latine, est soupçonné d’avoir attiré des recrues sur ce site via de fausses offres d’emploi, notamment pour des postes d’agents de sécurité.
Recrutement forcé et exécutions
Les recrues, une fois sur place, étaient contraintes de revêtir des vêtements militaires, recevaient des armes et suivaient une formation avant d’être intégrées dans l’organisation criminelle.
Mais certains d’entre eux auraient été exécutés s’ils tentaient de s’échapper ou refusaient de coopérer. "Selon le témoignage du détenu, ils ont ôté la vie à des personnes qui ont résisté à l’entraînement ou qui ont tenté de fuir, en les frappant et en les soumettant à une forme de torture", a précisé le ministre.
Des failles dans l’enquête initiale
Le site avait pourtant été saisi dès septembre dernier lors d’une opération des forces de l’ordre qui avait permis l’arrestation de dix personnes armées et la libération de deux otages. Le parquet de Jalisco affirme que le site était sécurisé depuis cette intervention et qu’aucune nouvelle activité criminelle n’y a été signalée depuis.
Cependant, la découverte récente des ossements soulève des questions. Le procureur général de la République a dénoncé des lacunes dans l’enquête initiale, reprochant aux autorités locales de ne pas avoir suffisamment approfondi les investigations.
Le Jalisco, épicentre des disparitions
Le contexte est alarmant : le Mexique compte officiellement près de 124.000 disparus, dont environ 15.000 rien que dans l’État du Jalisco, un territoire marqué par la violence des cartels.
L’enquête sur ce site se poursuit, alors que les familles des victimes attendent des réponses sur le sort de leurs proches disparus dans cette région gangrenée par le narcotrafic.