Accueil Actu Monde International

Fin des investigations françaises sur la messagerie cryptée Sky ECC

Le juge chargé de l'enquête française sur la commercialisation de la messagerie cryptée Sky ECC, utilisée notamment par des narcotrafiquants, a terminé ses investigations, après avoir mis en examen un distributeur canadien et des revendeurs, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.

Le patron canadien de la maison-mère Sky Global, sise à Vancouver dans l'ouest du pays, Jean-François Eap, 39 ans, est lui visé par un mandat de recherche émis en 2021.

Depuis plus de quatre ans, un magistrat instructeur de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), basée à Paris, enquête sur l'entreprise canadienne qui a lancé cette application dont le déchiffrage a permis l'ouverture d'autres enquêtes, ayant mené au démantèlement de plusieurs cartels et réseaux de trafiquants à travers l'Europe.

Le décryptage du système en 2019 par une équipe d'enquêteurs belges, néerlandais et français leur a donné un accès inédit aux pratiques des groupes criminels les plus dangereux.

Pour les enquêteurs européens, l'application commercialisée depuis 2013 par Sky Global, qui revendiquait fin 2020 300.000 utilisateurs dans le monde, était "vendue intentionnellement à des fins criminelles", selon des éléments de l'enquête auxquels l'AFP a eu accès. Une thèse que conteste la défense.

Installée sur des téléphones classiques achetés de la main à la main, en espèces et à des tarifs prohibitifs (jusqu'à plus de 2.000 euros les six mois), elle permettait, avec ses quatre couches de chiffrement, d'échanger de façon sécurisée et anonyme.

L'information judiciaire est ouverte notamment pour association de malfaiteurs en vue de l'importation de produits stupéfiants commise en bande organisée, fourniture de prestations de cryptologie visant à assurer des fonctions de confidentialité sans déclaration conforme, et blanchiment d'importation de produits stupéfiants.

En France, 13 personnes sont mises en examen (inculpées) et 18 mandats d'arrêt ont été émis, selon une source proche du dossier.

À lire aussi

Sélectionné pour vous