Partager:
L'ancien ministre érythréen des Finances, Berhane Abrehe, devenu un farouche opposant au président Issaias Afeworki, est mort en prison, a annoncé cette semaine une organisation de défense des droits humains.
M. Berhane, 79 ans, qui était emprisonné depuis six ans sans qu'aucune accusation ne lui soit notifiée, est mort lundi, selon un communiqué de l'ONG Human Rights Concern Eritrea (HRCE) publié jeudi.
Il avait été arrêté en septembre 2018, peu après la publication d'un livre très critique du régime erythréen. Depuis lors, l'ancien membre du gouvernement avait été maintenu au secret, a expliqué sur son site internet l'organisation basée au Royaume-uni.
Surnommée la "Corée du Nord" de l'Afrique, l'Erythrée est dirigée d'une main de fer par Issaias Afeworki depuis sa déclaration d'indépendance de l'Ethiopie en 1993 à la suite de trois décennies de guerre.
M. Berhane, qui était membre du Front populaire de libération de l'Erythrée (EPLF) d'Issaias Afeworki pendant les années de lutte pour l'indépendance, est devenu une importante figure politique, occupant plusieurs postes au gouvernement.
"Son mécontentement vis-à-vis de l'orientation du pays l'a poussé à prendre une position audacieuse", précise son site internet officiel qui fait référence à son livre "Hagerey Eritrea," or "L'Erythrée, ma nation" qui appelait à des réformes démocratiques.
Amnesty International écrivait au moment de son arrestation que le gouvernement erythréen "ternissait davantage son bilan déjà déplorable en termes de droits humains".
L'Erythrée, l'un des pays les plus fermés et répressifs au monde, occupe le bas des classements mondiaux sur la liberté de la presse, les droits humains, les libertés civiles ou le développement économique.