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Dans un spectaculaire revirement, Donald Trump annonce un sursis de trois mois sur les nouvelles surtaxes douanières visant une soixantaine de pays, mais maintient une pression maximale sur la Chine, frappée de droits de douane atteignant désormais 125 %.
EN DEUX MOTS :
- Donald Trump suspend pour 90 jours les nouvelles surtaxes douanières visant 60 pays, mais maintient une pression maximale sur la Chine, désormais taxée à 125 %.
- Cette trêve partielle, décidée face à la volatilité des marchés, s’accompagne d’une taxation réduite à 10 % pendant la période.
- Trump affirme que plus de 75 pays veulent négocier, tandis que la Chine reste ciblée pour ses pratiques commerciales jugées déloyales.
Mercredi, Donald Trump a surpris en annonçant une suspension de 90 jours des surtaxes douanières imposées à de nombreux pays, alors même que celles-ci venaient d’entrer en vigueur. Seule exception notable : la Chine, que le président américain continue de cibler avec une intensité croissante.
Cette décision intervient alors que les marchés financiers traversent une période de forte volatilité, alimentée notamment par les tensions commerciales. Wall Street, qui avait chuté ces derniers jours, a bondi à l’annonce de cette trêve partielle, tandis que les cours du pétrole, plombés par les craintes de récession, sont repartis à la hausse.
Pékin, toujours dans le viseur
En parallèle de cette suspension générale, Donald Trump a confirmé un nouveau durcissement envers Pékin. Après une première série de hausses tarifaires atteignant 104 %, il a décidé d’alourdir encore les droits de douane sur les produits chinois, désormais fixés à 125 %.
Une décision motivée, selon lui, par le "manque de respect" de la Chine, accusée de "dépouiller les États-Unis".
Dans une publication sur son réseau Truth Social, le président américain a justifié cette mesure par la nécessité pour la Chine de cesser ses pratiques commerciales jugées déloyales.
Il a aussi assuré que "plus de 75 pays" se sont manifestés pour entamer des négociations commerciales avec Washington, ce qui l'aurait poussé à accorder une trêve, sauf pour Pékin, qui a "choisi de riposter".
Une surtaxe généralisée... puis suspendue
Depuis 04h00 GMT mercredi, les États-Unis avaient commencé à appliquer de nouvelles taxes douanières à hauteur de 20 % sur les produits européens et 24 % sur les marchandises japonaises, dans le cadre d’un dispositif ciblant 60 pays.
Mais face à la réaction des marchés, Donald Trump a décidé de suspendre cette surtaxe généralisée pendant 90 jours, tout en maintenant une taxation provisoire réduite à 10 % durant cette période.
Le chef d’État a par ailleurs reconnu que l’impact de ces mesures sur les bons du Trésor américain avait pesé dans sa décision. "Je surveillais le marché des obligations. C’est un marché très compliqué", a-t-il expliqué, admettant que ses surtaxes "effrayaient un peu" les investisseurs.
Bras de fer politique
Le président américain a clairement transformé cette guerre commerciale en affrontement politique, multipliant les attaques verbales à l’encontre de la Chine.
Il a qualifié les dirigeants chinois de "gens très fiers", ajoutant qu’il connaissait bien le président Xi Jinping. Mais selon lui, Pékin "ne sait pas très bien comment s’y prendre" pour sortir de cette impasse.
"Il y aura un accord avec la Chine, il y aura un accord avec tous les pays", a prédit Donald Trump devant la presse, tout en justifiant les mesures punitives par la nécessité d’obtenir des accords commerciaux "sur mesure".
Dans une déclaration polémique, il a affirmé que de nombreux dirigeants étrangers "lui lèchent le cul" pour négocier des compromis favorables.
Trump promet de s’adapter
Interrogé sur les conséquences pour les entreprises américaines, Donald Trump a reconnu que certaines étaient "durement touchées".
Il a promis d'examiner les situations au cas par cas : "Certaines, par leur nature, sont frappées un peu plus durement. Nous nous pencherons là-dessus", a-t-il assuré, appelant à "faire preuve de flexibilité".
Alors que la tension reste vive avec la Chine, cette suspension partielle marque un tournant dans la stratégie commerciale américaine. Reste à savoir si elle suffira à apaiser les marchés... et à ouvrir la voie à un accord global.
