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Le parti conservateur HDZ du Premier ministre sortant en Croatie a conclu mercredi un accord avec une formation de droite nationaliste pour constituer un gouvernement de coalition, après les législatives du mois dernier.
L'Union démocratique croate du sortant Andrej Plenkovic et le Mouvement de la patrie (DP), de droite nationaliste, sont "parvenus à un accord sur la formation d'une nouvelle majorité parlementaire et sur la structure d'un nouveau gouvernement", a annoncé un porte-parole du HDZ, Marko Milic.
"Nous nous sommes mis d'accord sur un partenariat" et "sur ma désignation en tant que premier ministre pour un troisième mandat à la tête du gouvernement croate", a ensuite déclaré à des journalistes M. Plenkovic, 54 ans, au pouvoir depuis 2016 dans ce pays des Balkans, membre de l'Union européenne.
"Nous sommes convenus que trois portefeuilles iraient" au DP, a-t-il ajouté.
Cette alliance doit faire basculer le pays - principalement gouverné par le HDZ depuis l'éclatement de la l'ex-Yougoslavie en 1991 - vers la droite, après l'orientation centriste donnée par M. Plenkovic, pro-européen.
Le HDZ et une coalition de centre-gauche menée par les sociaux-démocrates (SDP) s'efforçaient de former une coalition gouvernementale depuis les élections du 17 avril, où aucun parti n'avait obtenu de majorité absolue dans l'assemblée de 151 sièges.
- "L'orientation ne changera pas" -
Le DP, connu pour sa rhétorique nationaliste et anti-migrants, a insisté sur une série de dispositions, y compris l'exclusion du principal parti ethnique serbe - le SDSS - de la coalition.
Le SDSS était traditionnellement un allié de M. Plenkovic et comptait dans ses rangs un vice-premier ministre.
Mais M. Plenkovic a insisté sur le fait que "l'orientation de la Croatie et son caractère inclusif ne changeront pas".
"Je suis ici. Nous avons fait d'énormes progrès en matière de réconciliation et de dialogue, en particulier avec la minorité serbe", a-t-il assuré.
Les relations avec la minorité serbe restent sensibles depuis la guerre d'indépendance qui a opposé la Croatie à des Serbes soutenus par Belgrade.
Le DP affirme pour sa part que bien, qu'il ait un "problème avec le SDSS, cela n'inclut pas un problème avec la minorité serbe".
Le HDZ était arrivé en tête avec 61 sièges en avril, devant le SDP (42 sièges), le DP se classant troisième avec 14 élus.
M. Plenkovic devrait également obtenir le soutien de certains des huit députés représentant les minorités.
Dans le système croate, le président nomme un Premier ministre, soutenu par une majorité de députés, qui se soumet ensuite au vote de l'ensemble du Parlement.
La session inaugurale du parlement nouvellement élu doit se tenir avant le 19 mai.
Les élections d'avril avaient été précédées d'une campagne tendue entre les ennemis politiques de longue date que sont M. Plenkovic et le président populiste de gauche Zoran Milanovic.
M. Milanovic, favori des sondages, avait annoncé en mars son intention de défier M. Plenkovic à la tête du SDP, mais la plus haute juridiction croate lui a interdit en avril de diriger le nouveau gouvernement.
Les élections dans ce pays de 3,8 millions d'habitants se sont tenues dans un climat alourdi par des affaires de corruption, la problématique migratoire et des difficultés économiques, dont un taux d'inflation le plus élevé de la zone euro.