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Crash d'un avion en Corée du Sud: un problème mécanique ou une négligence humaine? Voici l'avis de pilotes

Beaucoup de questions subsistent encore après le crash en Corée du Sud, l'une des plus importantes étant : pourquoi les trains d'atterrissage n'ont-ils pas été déployés?

Le crash d'un avion de la compagnie Jeju Air lors de son atterrissage en Corée du Sud a fait 179 morts dimanche, la pire catastrophe aérienne dans l'histoire du pays.

Parmi les hypothèses avancées, celle d'une collision avec des oiseaux. Dans les images du crash, il est visible que les trains d'atterrissage ne sont pas sortis avant son impact.

Pour tenter de mieux comprendre ce qui a pu se passer, nous avons analysé les images avec un pilote. Le simulateur, dans lequel nous nous installons, permet de recréer les mêmes conditions que le vol de la compagnie Jeju Air. Le même aéroport, les mêmes conditions météo. "La météo est assez bonne, on a un vent de travers, on a 12 nœuds de vent de travers qui vient de la gauche", nous montre Pierre Van Walleghem, manager au "Brussels Flight Simulators"

Pour faire descendre un train d'atterrissage, le pilote baisse un levier. "Quand le train sort, il y a des indicateurs qui nous montrent qu'il est en transit en rouge et puis quand il se verrouille, il sera en vert. En théorie, c'est ça qu'on devrait avoir", explique-t-il.

Les images du crash surprennent l'instructeur. "C'est horrible", réagit-il à la vue de la vidéo. Une seule certitude, un tel atterrissage résulte d'un enchaînement de problèmes. "Ce que les pilotes ont l'habitude de faire, c'est ce qu'on appelle les remises de gaz. Ce sont des procédures qui sont exercées en simulateur, on pratique ça très souvent ici. Au cas où quelque chose n'est pas parfait, ou bien que l'approche elle-même n'est pas parfaite, qu'on n'est pas parfaitement aligné, qu'il y a un tout petit doute, on ne prend même pas de risque, on remet les gaz, on refait un tour", raconte Pierre Van Walleghem.

Quelqu'un, de manière délibérée, les a laissés à l'intérieur

L'avion arrive sur la piste avec une grande vitesse et surtout, le train d'atterrissage ne sort pas. Selon les pilotes que nous avons interrogés, ce problème ne peut pas être directement lié à une collision avec des oiseaux. "Il y a beaucoup d'avions où vous avez besoin d'hydraulique ou d'électricité pour sortir des roues. Sur un 737, non", indique le pilote Jean-Pierre Ghosez. "Donc, ça veut simplement dire que quelqu'un, de manière délibérée, les a laissés à l'intérieur. Vous devez classer ça dans un oubli de sortie du train d'atterrissage".

Y a-t-il eu une panne générale ? Le signal de l'avion a été perdu à 150 mètres du sol. L'enquête va devoir vérifier ces hypothèses.

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