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La situation humanitaire s'est dégradée de façon "considérable" en 2024 en Colombie du fait de l'intensification du conflit dans certaines régions, a déclaré mercredi la délégation locale du Comité international de la Croix Rouge (CICR).
Victimes d'engins explosifs (+35%), déplacements de populations (+49%), confinements forcés (+101%), disparitions, et actions violentes contre les structures de santé... presque tous les chiffres de la violence sont à la hausse entre janvier et mai, s'est alarmé au cours d'une conférence de presse le chef de délégation du CICR, Lorenzo Caraffi.
La présence et l'utilisation d'engins explosifs, tels que les mines antipersonnel et autres bombes artisanales, a ainsi augmenté de 35% par rapport à l'an dernier, faisant 194 victimes (dont 18 morts) et le plus grand nombre de victimes civiles enregistré en six ans, y compris dans des régions jusqu'à présent épargnées.
Pendant ces cinq mois, les déplacements de populations ont concerné près de 27.000 personnes, les confinements ont touché 31.832 personnes. Le CICR a documenté 78 cas de disparitions, et enregistré 116 actes de violences contre l'aide à la santé.
Selon sa classification du droit humanitaire international, le CICR, acteur majeur et historique de l'aide humanitaire en Colombie, recense huit conflits dans le pays qui tente péniblement de sortir de six décennies de guerre interne.
La signature d'un accord de paix historique en 2016 avec la guérilla marxiste des FARC (alors principale guérilla d'Amérique latine) a permis une réduction notoire de la violence.
Mais une multitude de groupes armés ont continué de sévir dans diverses régions, profitant de l'absence d'État : plusieurs factions dissidentes des FARC rejetant cet accord, Armée de libération nationale (ELN) guévariste, paramilitaires d'extrême-droite, tous impliqués dans le narcotrafic et les mines illégales.
