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Avec l'aide de Michel Liégeois, professeur à l'UCLouvain, nous répondons à des questions très concrètes, essentielles pour comprendre l'actuelle recrudescence du conflit entre Israël et la bande de Gaza. Autant de clés pour essayer de mieux cerner une situation très complexe, ayant déjà des décennies d'histoire.
Le Hamas est qualifié d'organisation terroriste par plusieurs pays et entités internationales en raison de ses méthodes et actions, qui incluent des attaques contre des civils, des enlèvements, des tirs de roquettes et des attentats-suicides. Ces actes sont considérés comme des formes de terrorisme car ils visent délibérément des civils ou utilisent la violence et l'intimidation pour atteindre des objectifs politiques.
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Voici les raisons principales de cette classification :
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Attaques contre des Civils : Le Hamas a mené de nombreuses attaques qui ont ciblé directement ou indirectement des civils, y compris des attentats-suicides dans des zones peuplées.
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Tirs de Roquettes : Le Hamas a lancé des roquettes de façon répétée sur des zones habitées en Israël, ce qui constitue une violation du droit international humanitaire en ciblant des civils.
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Utilisation de Boucliers Humains : Il a été rapporté que le Hamas utilise des tactiques telles que le déploiement d'installations militaires dans des zones civiles densément peuplées, ce qui met en danger les civils et viole les lois de la guerre.
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Objectifs et Idéologie : L'idéologie et les objectifs déclarés du Hamas, qui comprennent la destruction de l'État d'Israël et l'établissement d'un État islamique en son lieu, sont en conflit avec les principes du droit international et les normes des droits humains.
Ces actions et politiques du Hamas sont les principales raisons pour lesquelles il est désigné comme une organisation terroriste par des entités telles que les États-Unis, l'Union européenne et Israël. Cette classification a des implications importantes en termes de relations internationales, de politique étrangère et de droit international.
Et la Belgique ?
D'un point de vue légal, il n'existe aucune définition des termes état terroriste, qui puisse permettre d'en qualifier un pays. En conséquence, les pays ont décidé de créer leurs propres définitions connexes. Pour la Belgique, elle définit, dans l'article 137 du Code pénal, par infractions terroristes les actes qui, "de par leur nature ou leur contexte, peuvent porter gravement atteinte à un pays ou à une organisation internationale". De plus, ces actes sont commis intentionnellement "dans le but d'intimider gravement une population ou de contraindre indûment des pouvoirs publics ou une organisation internationale à accomplir ou à s'abstenir d'accomplir un acte, ou de gravement déstabiliser ou détruire les structures fondamentales politiques, constitutionnelles, économiques ou sociales d'un pays ou d'une organisation internationale".
Depuis quand ?
"La qualification d'organisation terroriste ne répond pas à des critères universellement reconnus", confirme Michel Liégeois, professeur à l'UCLouvain. "Il en résulte que certains Etats (surtout occidentaux) qualifient le Hamas comme tel alors que d'autres s'en abstiennent. Dans le cas du Hamas, c'est l'utilisation de la technique des attentats suicide contre des civils entre 1993 et 2005 qui est l'origine de cette qualification".
Le Hamas est classé comme organisation terroriste par une trentaine de pays, quasi-exclusivement occidentaux, notamment les États-Unis, le Canada, l'Union européenne, le Royaume-Uni, l'Australie ou encore le Japon. L'Égypte et la Nouvelle-Zélande limitent cette qualification à la seule branche armée du mouvement. D'autres Etats ne donnent aucun qualificatif et les experts s'entendent pour dire que certains Etats soutiennent le Hamas (l'Iran, notamment).