Partager:
Le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard, a défendu mardi l'appel de Jean-Luc Mélenchon à brandir des drapeaux palestiniens et libanais dans les universités en réaction à une circulaire du ministère qui est "un abus de pouvoir".
"Les étudiants à l'université sont des citoyens majeurs qui ont une liberté d'expression, qui ont un droit de pouvoir exprimer, y compris une forme de solidarité et de compassion avec des causes au niveau international", a déclaré M. Bompard sur BFMTV.
Le nouveau ministre de l'Enseignement supérieur, Patrick Hetzel, a mis en garde vendredi les présidents d'université sur leur responsabilité dans le "maintien de l'ordre" avant l'anniversaire de l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, condamnant "fermement" des manifestations propalestiniennes ces derniers jours, notamment à Sciences Po Paris.
Patrick Hetzel avait invoqué "les principes de neutralité et de laïcité du service public de l'enseignement supérieur".
"La laïcité n'est pas en cause sur cette question", a répondu M. Bompard.
Quant à la neutralité, si les enseignants y sont tenus, les étudiants ont le droit de manifester leurs opinions tant que cela ne perturbe pas le bon fonctionnement des cours.
"Lorsque des étudiants se mobilisent à la fois pour le peuple palestinien et pour le peuple libanais, nous ne pouvons que les soutenir", a également affirmé la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale.
Pas question toutefois de brandir un drapeau palestinien dans l'enceinte du Parlement, comme l'avait fait son collègue Sébastien Delogu fin mai. "On ne peut pas", a-t-elle dit, soulignant le risque de "sanctions très fortes" à l'instar de l'élu marseillais qui avait alors "été exclu pendant plusieurs semaines de l'Assemblée".
M. Bompard a par ailleurs pris ses distances, sans les condamner, avec les propos d'un assistant parlementaire d'une députée LFI, Ersilia Soudais, appelant à "l'intifada" en France lors d'une manifestation propalestinienne samedi à Paris, en soulignant que ce n'était pas la position de LFI.
"Les positions de la France insoumise, elles sont exprimées par les dirigeants de la France insoumise (...) Je n'utilise pas ce mot, même si je sais que certains l'utilisent en disant que ça veut dire soulèvement", a-t-il dit.