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La justice bolivienne a ouvert une enquête contre l'ex-président Evo Morales qu'elle accuse d'avoir violé une mineure durant son mandat il y a huit ans, et avec laquelle il aurait eu une fille, a annoncé jeudi le ministre de la Justice.
"Nous avons pris connaissance, avec indignation, de délits graves qui restent impunis: je me réfère tout particulièrement à une fille, une fille violée à l'âge de 15, 16 ans", a déclaré le ministre de la Justice César Siles à la presse.
"À la suite de ce viol, (la mère) a donné naissance à une fille et le père, reconnu dans l'acte de naissance, (est) M. Evo Morales Ayma", a ajouté le ministre, précisant qu'une enquête avait été ouverte.
L'ex-président, en conflit ouvert avec son successeur Luis Arce en vue de la présidentielle d'août 2025, a vu les procédures judiciaires à son encontre se multiplier récemment. M. Morales veut en effet se présenter bien que la justice le lui ait interdit et tente, avec l'appui d'une aile de son parti, de faire céder les tribunaux.
Mercredi, une juge de Santa-Cruz (est) avait annulé un mandat d'arrêt visant M. Morales. Ce mandat, selon des extraits qui ont fuité dans la presse, affirmait que l'ex-président, 64 ans, avait eu une relation en 2016 avec une adolescente de 15 ans, avec qui il a eu une fille.
Le ministère de la Justice n'avait toutefois pas détaillé les faits reprochés. La procureure Sandra Gutiérrez, qui avait émis cet arrêt, avait déclaré à la presse mercredi avoir été révoquée.
Sans mentionner explicitement l'affaire, M. Morales a réagi sur X (ex-Twitter): "Cela ne me surprend pas et ne me préoccupe pas. Tous les gouvernements néolibéraux, y compris l'actuel, m'ont menacé, persécuté, emprisonné et ont tenté de me tuer".