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Au procès Trump, la défense tente de faire vaciller son ex-homme de confiance

Les avocats de Donald Trump ont lancé mardi les hostilités pour tenter de faire vaciller son ancien homme de confiance, Michael Cohen, témoin clé de l'accusation qui a incriminé l’ex-président des Etats-Unis à son procès pour paiements dissimulés à une star du X avant la présidentielle de 2016.

Signe des lourds enjeux politiques de ce procès historique, le président de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson, est venu dénoncer devant les portes du palais de Justice de Manhattan un procès "corrompu" et une "ingérence électorale".

Il a remis en cause la légitimité du tribunal, à moins de six mois de l'élection du 5 novembre entre Joe Biden et Donald Trump.

"Le système use de tous les outils à sa disposition pour punir un président et en couvrir un autre", a déclaré ce haut personnage de l'Etat, faisant écho au champion républicain qui dénonce "une chasse aux sorcières".

Dans la salle d'audience au 15e étage du tribunal, Michael Cohen, 57 ans, qui fut l'homme de confiance de Donald Trump avant de jurer sa perte, a continué mardi à l'incriminer, tout en reconnaissant qu'il lui "vouait un véritable culte" quand il travaillait à ses côtés.

Durant l'interrogatoire mené par l'accusation, qui a duré huit heures lundi et mardi, il a raconté que Donald Trump avait approuvé, à la toute fin de la campagne présidentielle de 2016, un paiement de 130.000 dollars à l'actrice de films X Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford. Dans le but d'acheter son silence sur une relation sexuelle qu'elle affirme avoir eue en 2006 avec l'homme d'affaires, déjà marié à Melania Trump.

Donald Trump nie cette relation.

- Tee-shirts et mugs -

Michael Cohen, qui avait payé Stormy Daniels, a aussi affirmé que Donald Trump avait validé son remboursement en 2017 -- des dépenses maquillées selon l'accusation en "frais juridiques" dans les comptes du groupe immobilier familial, la Trump Organization.

Un témoignage clé pour les procureurs, car c'est cette dissimulation présumée qui lui vaut de comparaître pour 34 délits de falsification comptable et lui fait risquer la première condamnation pénale d'un ancien chef d'Etat américain. Et en théorie jusqu'à une peine de prison, qui ne l'empêcherait toutefois pas de rester le candidat des républicains en novembre.

Après l'accusation, les avocats de Donald Trump ont lancé les hostilités contre Michael Cohen, qu'ils veulent décrire comme un menteur pathologique et obsédé par sa soif de revanche contre l'ancien président.

L'avocat Todd Blanche a rappelé que sur son site internet, Michael Cohen vendait des tee-shirts à l'effigie de Donald Trump derrière des barreaux, ou un mug lui souhaitant la prison plutôt que la Maison Blanche.

"Voulez-vous que le président Trump soit condamné dans cette affaire?", a lancé Todd Blanche. "Bien sûr", a répondu Michael Cohen, qui s'était retourné contre son ancien patron en 2018, après avoir été lui-même rattrapé par la justice.

Selon son témoignage, après une retentissante perquisition du FBI chez lui en avril 2018, Donald Trump l'avait rassuré, lui disant: "Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer, je suis le président des Etats-Unis".

Mais Michael Cohen avait plaidé coupable de fraudes bancaire et fiscale, mensonge devant le Congrès américain et violation des lois de financement de campagne électorale, un délit lié au paiement à Stormy Daniels. Condamné à trois ans de prison, il a fait 13 mois derrière les barreaux.

- Factures et chèques -

Le contre-interrogatoire s'est poursuivi mardi sans que Michael Cohen ne paraisse vraiment en difficulté, et pendant que Donald Trump avait, le plus souvent, les yeux clos, affaissé sur son fauteuil.

Un peu plus tôt, Michael Cohen avait enfoncé le clou. S'il a payé Stormy Daniels en 2016, c'est "pour (s)'assurer que l'histoire ne sortirait pas, et n'affecterait pas les chances de Donald Trump de devenir président des Etats-Unis".

Et il a dit agir "pour le compte de Donald Trump".

Dans un moment chargé d'intensité, la procureure a montré à la cour les factures qui ont permis de rembourser Michael Cohen, ainsi que 11 chèques, la plupart directement signés par Donald Trump.

L'ancien avocat a calmement répété qu'il s'agissait à chaque fois de fausses factures.

D'après lui, Donald Trump redoutait un effet "catastrophique", voire la "haine" de l'électorat féminin, face à Hillary Clinton, lors de la présidentielle 2016.

Son témoignage s'ajoute à celui de Stormy Daniels, qui a livré la semaine dernière un récit cru sur la relation sexuelle qu'elle affirme avoir eue avec Donald Trump en 2006.

Il n'y aura pas d'audience mercredi et le contre-interrogatoire continuera jeudi.

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