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Une capsule d'assistance au suicide, qui provoque des remous en Suisse, pourrait être utilisée "très bientôt" pour la première fois, a estimé mercredi The Last Resort, l'organisation qui la promeut, sans donner plus de détails à ce stade.
"Dès qu'il y aura une personne spécifique et que tout le monde sera au clair sur cette personne, nous pourrons continuer et définir un agenda", a déclaré Florian Willet, son directeur général et vice-président, lors d'une conférence de presse à Zurich.
Le suicide médicalement assisté est possible en Suisse, dans des conditions très précises, mais le pays alpin est secoué par une polémique autour de cette invention pour mettre soi-même fin à ses jours.
Ce dispositif à l'aspect futuriste, appelé "Sarco" pour sarcophage, doit permettre de s'ôter la vie en pressant soi-même un bouton censé libérer de l'azote à l'intérieur de la capsule.
"Dans la mesure où il y a des gens qui font la queue, en demandant à utiliser le +Sarco+, il est très probable que cela aura lieu très bientôt", a estimé M. Willet. "Le moment précis et l'endroit seront définis avec cette personne."
Selon l'organisation, il n'est pas impossible que ce sarcophage soit utilisé d'ici fin 2024.
Mais "nous ne disons pas où, nous ne disons pas quand, nous ne disons pas qui, car cela pourrait engendrer un risque pour le décès de la personne qui souhaite utiliser le +Sarco+", a insisté la Dr Fiona Stewart, sociologue spécialisée dans les questions de santé publique et membre consultative du conseil d'administration.
Inventée par l'Australien Philip Nitschke, ancien médecin connu pour ses positions controversées sur la fin de vie, la capsule se présente sous la forme d'une mini-cabine violette, vissée sur des roulettes pour pouvoir être transportée facilement.
Sa possible utilisation soulève toutefois une foule de questions éthiques et juridiques en Suisse, où elle fait grand bruit depuis que le journal suisse NZZ am Sonntag a révélé qu'elle pourrait être utilisée pour la première fois au monde sur le sol helvétique.
Une mesure provisionnelle préventive, "dans un but de santé publique", a cependant été imposée par le médecin cantonal du Valais (sud) pour l'interdire dans cette partie de la Suisse en attendant d'obtenir "des renseignements et des informations plus conséquentes sur le dispositif et son utilisation", a déclaré le médecin cantonal adjoint, Cédric Dessimoz, sur les ondes de la RTS.
Lors de la conférence de presse à Zurich, l'association The Last Resort a assuré qu'elle n'avait pas été en contact avec les autorités cantonales.
L'objectif de ce sarcophage est de "dé-médicaliser le suicide assisté", a expliqué la Dr Stewart, arguant que "la mort n'est pas un événement médical". "Vous n'avez pas besoin d'un docteur dans une blouse blanche à côté."