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Marine Le Pen, son père Jean-Marie Le Pen, le RN et la direction du parti des années 2010, soupçonnés de détournement de fonds européens, seront jugés de lundi jusqu'au 27 novembre par le tribunal correctionnel de Paris.
Mme Le Pen et 26 autres personnes ainsi que le Rassemblement national (RN) en tant que personne morale sont soupçonnés d'avoir mis en place entre 2004 et 2016 un système de rémunération par l'Union européenne des assistants d'eurodéputés qui travaillaient en réalité pour le parti.
Marine Le Pen sera jugée pour détournement de fonds publics et complicité.
Le tribunal judiciaire de Paris a jugé que l'état de santé dégradé de Jean-Marie Le Pen, 96 ans, était incompatible avec sa présence au procès. Le fondateur du Front national est également poursuivi pour détournement de fonds publics et complicité.
Onze personnes élues eurodéputés sur des listes Front national (rebaptisé RN), 12 autres assistants parlementaires, ainsi que quatre collaborateurs du parti seront jugés.
L'enquête a débuté en 2015, lorsque le Parlement européen a annoncé avoir saisi l'office anti-fraude de l'UE d'éventuelles irrégularités commises par le Front national concernant des salaires versés à des assistants parlementaires.
Les investigations ont été confiées fin 2016 à deux juges d'instruction financiers parisiens. Marine Le Pen a été mise en examen en 2017 pour "abus de confiance" et "complicité", des poursuites requalifiées en "détournement de fonds publics".
Les magistrats soupçonnent le RN d'avoir "de manière concertée et délibérée" mis en place un "système de détournement" des enveloppes (21.000 euros mensuels) allouées par l'Union européenne à chaque député pour rémunérer des assistants parlementaires.
Ces derniers auraient travaillé en réalité tout ou partie pour le RN.
Le Parlement européen, partie civile, avait évalué en 2018 son préjudice à 6,8 millions d'euros pour les années 2009 à 2017.