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La Conférence des évêques de France s'est défendu vendredi "d'avoir voulu étouffer" l'affaire d'agressions sexuelles dont est accusé l'abbé Pierre, estimant qu'une tribune récemment publiée dans Le Monde avait porté atteinte à "l'honneur de milliers de prêtres".
"Je ne peux laisser sans réponse de telles assertions, a fortiori dans un quotidien de référence", a déclaré le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Eric de Moulins-Beaufort, dans un texte diffusé par Le Figaro.
Il répondait à une tribune publiée samedi dernier dans Le Monde par quatre anciens membres de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), dite Sauvé, du nom de son président.
Ils expliquaient que cette commission, qui avait enquêté entre 2019 et 2011 sur les violences sexuelles dans l'Église catholique, avait déjà recueilli trois témoignages sur des agressions commises par l'Abbé Pierre.
Leur prise de parole intervenait quelques jours après un rapport indépendant révélant des accusations par plusieurs femmes d'agressions sexuelles qui auraient été commises entre la fin des années 1970 et 2005 par l'Abbé Pierre, décédé en 2007.
D'une manière plus générale, "le cas de l'abbé Pierre est assez banal d'un point de vue historique", estimaient les signataires. "Il présente cependant l'intérêt de synthétiser à lui seul nombre des caractéristiques de l'agression sexuelle par les clercs catholiques depuis les années 1950."
Le texte du Monde "fait porter une fois de plus un soupçon sur les évêques, accusés plus ou moins explicitement d'avoir'étouffé l'affaire'", juge le président de la Conférence des évêques.
Pour Mgr de Moulins-Beaufort, "ce genre de généralisation n'a pas de sens. Un ou des évêques ont peut-être su des choses et les ont peut-être insuffisamment traitées en leur temps. Mais tous les évêques, à travers le temps, n'ont pas tout su de l'Abbé Pierre, loin de là", insiste-t-il.