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Un Ukraino-Russe a été mis en examen par un juge antiterroriste à Paris vendredi puis placé en détention provisoire: arrivé en France il y a quelques jours, il est soupçonné d'y avoir projeté une action violente en fabriquant des engins explosifs.
Ce jeune homme, âgé de 26 ans, est originaire du Donbass. Il porte un "engagement prorusse" après avoir "combattu pendant deux ans au sein de l'armée russe" et a acquis la nationalité russe "il y a quelques années", selon une source proche de l'enquête.
D'après le parquet national antiterroriste (Pnat), il était arrivé "il y a quelques jours" dans l'Hexagone, alors que la France accueille de nombreux représentants politiques occidentaux pour les cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement de Normandie, auxquelles le président russe Vladimir Poutine n'avait pas été convié.
Vendredi, le suspect a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et pour détention de substance ou explosif en vue de préparer une destruction ou une atteinte aux personnes, en relation avec une entreprise terroriste, a précisé le Pnat. Il a été écroué après un débat devant une juge des libertés et de la détention, comme l'avait requis le parquet antiterroriste.
Son avocat, Me Louis Gloria, n'a pas souhaité commenter.
- Visage brûlé -
Après quatre jours de garde à vue à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le suspect a été entendu lors d'un interrogatoire de première comparution de courte durée en début d'après-midi par deux magistrats instructeurs.
Puis le suspect a comparu devant une juge des libertés et de la détention.
L'AFP a pu assister brièvement à cette audience, avant que la juge ne prononce le huis clos.
Cheveux et barbe châtain clair, le suspect, à l'allure imposante, est apparu dans le box vêtu d'un T-shirt à strass noir orné d'une grande tête de mort. L'avant-bras gauche bandé, un air sérieux sur son visage rougi et brûlé, séquelles de ses blessures qui ont attiré l'attention des enquêteurs sur lui.
En effet, le jeune homme avait été repéré fortuitement: lundi, il s'était blessé à la tête avec un engin explosif dans sa chambre d'hôtel à Roissy, nécessitant l'intervention des pompiers.
Après avoir reçu des soins, il avait été placé en garde à vue pendant quatre jours à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte par le Pnat.
Deux juges d'instruction sont désormais saisis pour "déterminer les contours exacts de son projet et identifier les autres personnes pouvant être impliquées", a précisé le Pnat dans un communiqué.
Dans la chambre d'hôtel du suspect, les enquêteurs ont retrouvé "des produits et des matériels destinés à la fabrication d'engins explosifs", avait aussi indiqué le Pnat mercredi.
Ce sont des téléphones portables permettant la confection d'engins explosifs et des traces de nitrate d'ammonium qui ont été retrouvés, a précisé vendredi à l'AFP la source proche de l'enquête.
Hasard des agendas judiciaires ? En Russie, un tribunal de Moscou a placé en détention provisoire vendredi le Français Laurent Vinatier, collaborateur d'une ONG suisse de règlement des conflits, arrêté la veille et accusé de collecter des renseignements sur l'armée russe.
Cette affaire tombe en plein accroissement des tensions entre la Russie et la France, Moscou étant soupçonnée d'une série d'actes de déstabilisation et désinformation et Paris se voyant reproché son soutien croissant à l'Ukraine.