Partager:
Au moins cinq opposants emprisonnés en Russie ont été transférés ces derniers jours vers des destinations pour l'heure inconnues, ont indiqué leurs proches et des ONG, un phénomène inhabituel dans le système pénitentiaire russe.
En Russie, le transfert des détenus après leur condamnation vers leur lieu de réclusion se déroule généralement dans des conditions opaques et plusieurs semaines peuvent s'écouler avant de savoir où ils ont été envoyés.
Mais le fait qu'autant d'opposants emprisonnés sur différents sites soient transférés au même moment est inhabituel.
L'équipe d'Ilia Iachine, condamné fin 2022 à huit ans et demi de prison pour avoir dénoncé des crimes imputés à Moscou en Ukraine, a ainsi annoncé mardi sur Telegram qu'il avait "disparu" de la prison où il purgeait sa peine dans la région de Smolensk. Selon ses proches, il est en route "vers une destination inconnue".
La veille, l'ONG Mémorial a indiqué qu'Oleg Orlov, condamné à deux ans et demi de prison pour avoir fustigé l'attaque russe contre l'Ukraine, avait lui aussi disparu du centre de détention de Syzran, dans la région de Samara.
Ksenia Fadeïeva et Lilia Tchanycheva, deux proches du défunt opposant Alexeï Navalny, condamnées respectivement à neuf et à neuf ans et demi d'emprisonnement pour "extrémisme", ont également été extraites de leurs lieux de détention.
Certains observateurs de la Russie spéculaient dès lors sur la possibilité qu'un échange de prisonniers impliquant des opposants et des Américains détenus en Russie soit en préparation.
Des ONG s'inquiètent régulièrement des conditions de détention des prisonniers politiques en Russie, où toutes les voix critiques sont réprimées depuis l'attaque de février 2022 contre l'Ukraine.
L'ennemi numéro 1 du Kremlin, Alexeï Navalny, est mort dans des circonstances obscures en février 2024, dans une prison de haute sécurité dans l'Arctique, après avoir été soumis à des conditions de détention éprouvantes.