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La Hongrie a récemment assoupli les règles de visa pour les travailleurs en provenance de Russie et du Bélarus, les conservateurs européens s'alarmant des risques "d'espionnage", selon une lettre consultée mardi par l'AFP.
Le Premier ministre nationaliste Viktor Orban, resté proche du Kremlin malgré la guerre en Ukraine, a signé début juillet un décret allégeant les restrictions pour les ressortissants de huit pays.
Pas de quota, possibilité de postuler dans tous types de secteurs, option du regroupement familial... après les citoyens de Serbie et d'Ukraine, déjà éligibles, ceux de Russie, du Bélarus et de plusieurs Etats des Balkans occidentaux font désormais partie de la liste.
"Dans le contexte géopolitique" actuel, ce nouveau statut est "très contestable", estime Manfred Weber, président du Parti populaire européen (PPE, droite), principale formation au Parlement, dans un courrier envoyé cette semaine au président du Conseil européen Charles Michel.
Une telle politique, poursuit-il, "pourrait ouvrir de sérieuses brèches favorisant les activités d'espionnage, et potentiellement permettre à un grand nombre de Russes d'entrer en Hongrie sans une surveillance minimale, ce qui pose un grave risque à la sécurité nationale".
Elle pourrait aussi "faciliter le déplacement" des Russes au sein de l'espace de libre circulation Schengen, dont fait partie la Hongrie, "contournant ainsi les restrictions européennes".
Le PPE appelle les Vingt-Sept à "adopter les mesures les plus strictes pour protéger l'intégrité de la zone", tout en "empêchant les Etats membres de prendre des mesures similaires".
Les tensions entre Bruxelles et Budapest, qui occupe depuis le 1er juillet la présidence tournante du Conseil de l'UE, sont vives depuis la visite début juillet de M. Orban au président russe Vladimir Poutine, une "initiative de paix" prise sans concertation.