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Ces températures donnent envie à de nombreux Européens d'aller chercher ailleurs le soleil et la douceur, souvent au même endroit, aux îles Canaries par exemple, où les habitants en ont marre. Entre 20 000 et 50 000 manifestants ont défilé pour protester contre le surtourisme auquel est confronté l'archipel. Et ils ne sont pas les seuls, ça concerne aussi les Baléares ou les grandes villes espagnoles.
Un style de vidéo qui cartonne sur TikTok: sur un escalator à Barcelone, la basilique se révèle. La plus belle sortie de métro du monde avec la Sagrada Familia en arrière-fond. Mais ces selfies font enrager les usagers, qui ralentissent en heure de pointe. "Les gens laissent leur téléphone à terre, l'un après l'autre, au bout de l'escalator, ça crée des embouteillages", déplore une habitante de Barcelone.
Les téléphones sont désormais interdits au sol. Un agent de sécurité est là pour le rappeler.
À Venise, c'est une taxe qui fait son apparition: 5 euros par jour pour les touristes du week-end. Une phase de test pour gérer le flux en encourageant les touristes à s'y rendre en semaine. "Je suis d'accord, il y a trop de touristes et ils ne servent à personne. Ils viennent à Venise le matin et rentrent chez eux le soir. Et tout ce qu'ils laissent aux habitants, ce sont des déchets", regrette une riveraine.
Florence, un million et demi de touristes l'été dernier et des artisans en danger. À la fin de leur contrat de location, leurs boutiques deviennent fast food ou logis pour touristes. "Personne ne veut plus de nous ici parce qu'ils ont mis tous ces AirBnB avec lesquels ils gagnent de l'argent qu'un résident ou un artisan ne peut malheureusement pas offrir", explique Roberto Gianchini, orfèvre à Florence.
La colère gronde. Des habitants qui se sentent délogés, il y en a aussi dans les îles Canaries. Une destination où les jeunes peinent à se loger. "L'île est assez saturée comme le reste des îles. Nous constatons que les résidences secondaires envahissent nos villages, ce qui fait monter les loyers."
À Ténérife aussi, le tourisme de masse étouffe. Il y a les salaires précaires et les conditions de travail. "La charge de travail est folle, on peut faire 9-10 heures de travail en 8. Si on a de la chance, on peut rentrer après 8 heures."
Hier, habitants et travailleurs sont descendus dans les rues par dizaines de milliers pour réclamer des changements.