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Européennes: Larcher balaye l'idée d'une coalition, l'omniprésence de l'exécutif toujours ciblée

Le président du Sénat Gérard Larcher a balayé mardi la rumeur d'un rapprochement des Républicains avec le camp présidentiel après les européennes, accentuant la pression sur Emmanuel Macron dont l'omniprésence dans la campagne continue d'indigner les oppositions.

Coalition ? Accord de gouvernement ? Que nenni: alors que son nom circulait ces dernières semaines comme potentiel futur Premier ministre pour débloquer la situation de majorité relative que connaît la macronie au Parlement, l'influent patron de la chambre haute a clarifié sa position.

"Je ne souhaite pas être le Premier ministre de Macron", a-t-il lancé lors de la réunion hebdomadaire du groupe LR au Sénat, assurant vouloir "faire taire" des rumeurs "destinées à affaiblir notre camp", ont relaté plusieurs participants.

A cinq jours du scrutin des européennes, le président du Sénat affiche son soutien "total" à la tête de liste LR François-Xavier Bellamy, crédité de 7 à 8% d'intentions de vote, bien loin derrière le Rassemblement national de Jordan Bardella, le camp présidentiel de Valérie Hayer et la liste PS-Place publique de Raphaël Glucksmann.

M. Bellamy a adopté, comme d'autres dirigeants de droite, une position nette de rupture avec le gouvernement, multipliant ces derniers jours les sorties pour dénoncer l'omniprésence du couple exécutif dans les derniers jours de la campagne.

- Incidents dans l'hémicycle -

M. Larcher, lui, était resté énigmatique en soulignant "qu'il faudra bien qu'on apporte une réponse" au soir du 9 juin, dans un entretien à l'AFP ces derniers jours.

Alors que la macronie semble incapable de refaire son retard dans les sondages par rapport au RN - 32-34% contre 15-16% selon les dernières enquêtes -, la déclaration du patriarche du Sénat renforce l'hypothèse d'un statu-quo post-européennes, sans changement de gouvernement. Un scénario privilégié par de nombreux cadres de la majorité.

En attendant, la vie parlementaire a encore connu des soubresauts mardi avec une nouvelle suspension de séance à l'Assemblée nationale, où un drapeau palestinien a été brandi par la députée LFI Rachel Keke, un geste identique à celui de son collègue Sébastien Delogu la semaine dernière. L'élue a reçu un rappel à l'ordre.

A l'ouverture des débats, des élus écologistes, communistes et LFI s'étaient présentés habillés en noir, rouge, blanc et vert, les couleurs palestiniennes.

En retour, les députés LR et Renaissance ont ceint leur écharpe tricolore, dénonçant "la politique spectacle" des Insoumis, la recherche du "buzz" ou encore "l'image déplorable" véhiculée dans l'hémicycle.

"A chaque fois qu'on en a l'occasion, on viendra renvoyer la France à ses responsabilités. C'est nous qui sommes du bon côté de l'histoire", a rétorqué l'Insoumis Louis Boyard.

Les oppositions ont aussi continué à critiquer avec véhémence l'omniprésence d'Emmanuel Macron en cette fin de campagne. Particulièrement ciblée, son interview prévue sur TF1 et France 2 jeudi à 20H00, après les célébrations du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie.

- L'Arcom réagit -

Saisie par plusieurs partis, l'Arcom, régulateur de l'audiovisuel, a appelé les chaînes au "strict respect des règles" des temps de parole, assurant que "tout ou partie des propos tenus lors de cette interview pourra être pris en compte".

"Invisibilisation", "manterrupting", "mansplaining"... le couple exécutif doit en plus répondre d'accusations de machisme visant Gabriel Attal, après l'irruption de celui-ci lundi sur la scène de l'auditorium de Radio France où s'exprimait Mme Hayer.

"Mais où on est là? Il est chez lui le mec? Il arrive, il rentre dans l'émission (...) Je vais faire pareil moi", a ironisé Jean-Luc Mélenchon lors d'un meeting à Evry (Essonne). "Ils ont ramené ce type pour gagner les élections européennes alors qu'ils vont se prendre une tôle. Je pense que le patron va le mettre dehors et prendre quelqu'un d'autre".

Un ultime débat s'est tenu mardi soir sur France 2 et France Inter entre les huit favoris au scrutin de dimanche. Les candidats ont longuement débattu des politiques migratoires au sein de l'Union européenne, Jordan Bardella qualifiant plusieurs autres têtes de liste d'"immigrationnistes" et se faisant taxer en retour de "fasciste" par l'écologiste Marie Toussaint.

L'Ukraine a aussi été au centre des échanges, donnant lieu à une vive passe d'armes entre Jordan Bardella et Raphaël Glucksmann, le second reprochant notamment au premier d'avoir sur sa liste "le petit télégraphiste du Kremlin", l'eurodéputé Thierry Mariani, connu pour ses positions pro-russes.

L'après-9 juin continue à agiter le camp Macron. Gabriel Attal a prévu d'inviter les parlementaires de la majorité à Matignon dès le 11 juin, a appris l'AFP auprès d’une source ministérielle, confirmant une information du Parisien."

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