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Le passage le plus applaudi d'Ursula von der Leyen, jeudi lors de son allocution devant les eurodéputés en vue de son élection à un second mandat à la tête de la Commission européenne, a été sa dénonciation de la politique d'"apaisement" de Viktor Orban vis-à-vis de Vladimir Poutine.
"La Russie fait le pari d'une guerre d'usure. Elle entend faire du prochain hiver un hiver encore plus rude que le précédent", a averti l'Allemande. Moscou, prévient-elle, fait le pari que l'Europe et l'Occident faibliront. Or il y a deux semaines, le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'est rendu à Moscou, pour une auto-proclamée "mission de paix" qui laissait planer la confusion avec son poste de président semestriel du Conseil de l'UE.
Dénoncée par les trois grandes institutions de l'UE, "cette mission n'était rien d'autre qu'une mission d'apaisement", a lancé Ursula von der Leyen.
Ce mot d'apaisement, dans l'histoire de l'Europe, est une référence claire à la faiblesse de plusieurs dirigeants occidentaux, dans les années 1930, face à la montée en puissance d'Hitler et de l'Allemagne nazie.
La dénonciation a déclenché des applaudissements nourris sur les bancs des démocrates, dans un hémicycle où l'extrême droite a pris une présence plus importante à la suite des dernières élections.
Ursula von der Leyen a insisté sur l'inefficacité des démarches d'Orban. "À peine deux jours plus tard, les avions de Poutine larguaient leurs missiles sur un hôpital pour enfants et une maternité à Kiev. Nous avons tous vu les images d'enfants couverts de sang et de mères tentant de mettre en sécurité de jeunes cancéreux. Cette frappe n'était pas une erreur. C'était un message glaçant du Kremlin qui s'adressait à nous tous."
Elle a répété que la paix pour l'Ukraine devait être "juste et durable, dans un pays libre et indépendant."