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48 viols, des victimes frappées avec un fouet et enfermées dans un placard: les effroyables aveux d’un ex-policier londonien

La justice britannique doit prononcer mardi la peine d'un ex-policier londonien, David Carrick, qui a reconnu des dizaines de viols et agressions sexuelles sur 12 femmes, un nouveau scandale qui aggrave la crise de confiance que traverse Scotland Yard.

La révélation des faits reprochés à cet ancien policier, sur une période de 17 ans, a créé une nouvelle onde de choc au Royaume-Uni, moins de deux ans après l'affaire Sarah Everard, Londonienne de 33 ans enlevée violée et tuée par un agent de la police de la capitale, depuis condamné à la prison à vie.

David Carrick, 48 ans, ayant plaidé coupable, il n'y a pas de procès à proprement parler, mais deux jours d'audience lundi et mardi pour déterminer la peine qui sera prononcée contre lui à la Southwark Crown Court à Londres.

85 infractions, dont 48 viols

Il a reconnu notamment 24 charges de viols, mais certaines se référant à plusieurs faits, il est poursuivi au total pour au moins 85 infractions, dont 48 viols.

Lundi, le procureur Tom Little a estimé que la gravité et l'ampleur de cette affaire n'étaient pas loin de justifier une peine de prison à perpétuité réelle. Il a préconisé une peine de prison à vie assortie d'une période de sûreté. La décision du juge est attendue mardi matin.

Pendant la journée de lundi, le procureur a livré un éprouvant récit des agressions "systématiques" commises par David Carrick en reprenant le récit de ses victimes, vulnérables, qu'il "humiliait". Il usait de son "charme" pour "séduire et tromper" ses victimes, et de son statut pour dissuader ses victimes de dénoncer ses agissements, a expliqué Tom Little.

A une femme rencontrée dans un bar en 2003 il s'était présenté comme "la personne la plus sûre avec qui elle pouvait être", selon le procureur, avant de placer son arme sur sa tête et de la violer à plusieurs reprises.

Une autre, dont il avait fait connaissance sur un site de rencontres, a décrit le "monstre" quand il avait bu, c'est à dire la plupart du temps, qui forçait celle qu'il appelait son "esclave" à exécuter des tâches ménagères nue. Une autre encore a raconté avoir été frappée avec un fouet, enfermée dans un placard et sifflée comme un chien, Carrick la traitant comme sa chose, qui lui "appartenait et devait lui obéir". Leurs dépositions racontent comment elles se sont senties "piégées" et le fait qu'elles ne font "plus confiance à la police".

Il n'aurait pas dû être policier

L'avocat de l'accusé, Alisdair Williamson, a quant à lui souligné que son client admettait "la pleine responsabilité de ce qu'il a fait".

Avant le prononcé de la peine, la police de Londres a renouvelé ses excuses. "Il n'aurait pas dû être policier", a déclaré la commissaire adjointe Barbara Gray, insistant sur la détermination de Scotland Yard d'en chasser "ceux qui corrompent notre intégrité". David Carrick a été limogé de la police au lendemain de la reconnaissance formelle des derniers faits qui lui sont reprochés, qui s'étendent de 2003 à 2020.

La ministre de l'Intérieur Suella Braverman a exhorté les forces de police à faire le ménage dans leurs rangs pour en chasser les "officiers corrompus". La police de Londres a indiqué que 1.633 affaires d'agressions sexuelles ou de violences domestiques présumées impliquant plus de 1.000 officiers et agents ces dix dernières années seraient réexaminées pour s'assurer que les décisions appropriées aient bien été prises.

Cette affaire est venue aggraver encore la gravité de la crise de confiance que traverse la police de Londres après une succession d'affaires retentissantes. Après le scandale de l'affaire Sarah Everard en mars 2021, la police s'était vu reprocher d'avoir ignoré des signaux alarmants sur le comportement du ravisseur, violeur et meurtrier Wayne Couzens.
L'enquête indépendante ouverte après cette affaire a été élargie à l'affaire Carrick.

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