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La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé, mercredi, opérant un tassement avec, pour élément déclencheur, un décrochage du secteur des semi-conducteurs, chahuté par des déclarations de Donald Trump.
Vers 14H10 GMT, le Dow Jones s'octroyait 0,30%, le Nasdaq se repliait de 2,26% et l'indice élargi S&P 500 abandonnait 1,14%.
"Le marché a été soutenu, avec des records quotidiennement, et il est clair qu'il a besoin de souffler", a observé Peter Cardillo, de Spartan Capital.
Mardi, le S&P 500 avait décroché son 38e record depuis le début de l'année, tandis que le Dow Jones avait lui signé un second sommet historique consécutif.
Pour l'analyste, la cuvée de résultats de sociétés publiés avant Bourse n'était pas en cause, tous les grands noms ayant fait mieux que prévu, notamment Johnson & Johnson (+3,36%), la banque US Bancorp (+3,84%) ou le géant de la logistique Prologis (+4,50%).
Pour Patrick O'Hare, de Briefing.com, Wall Street a été incitée à un reflux par plusieurs nouvelles affectant le secteur technologique.
Le fabricant taïwanais de microprocesseurs TSMC, coté à New York, piquait ainsi du nez (-7,23%), après la publication d'une interview de Donald Trump au magazine Bloomberg Businessweek.
Le candidat républicain à la présidence des Etats-Unis y explique que, selon lui, "Taïwan devrait payer pour être protégé" de la Chine par les Etats-Unis.
Tous les grands acteurs américains de l'industrie sous-traitent une partie de leur production à TSMC, premier producteur de semi-conducteurs au monde.
Nvidia (-5,87%), Qualcomm (-6,34%), AMD (-7,42%) ou Broadcom (-5,82%) suivaient donc le même chemin que TSMC, tandis qu'Intel, qui produit lui-même une bonne partie de ses puces, était épargné (+5,05%).
De très loin plus gros client du Taïwanais, Apple était également dans la tourmente (-3,02%). Par ailleurs, selon des chiffres mentionnés par le réseau de chercheurs CIRP, l'iPhone 15 s'est moins bien vendu, au deuxième trimestre, que les précents modèles à ce stade de leur commercialisation.
Aux déclarations de Donald Trump s'ajoutait une information de l'agence Bloomberg selon laquelle le gouvernement Biden envisage de renforcer encore les restrictions aux exportations de puces vers la Chine.
Il s'appuierait ainsi sur une loi ancienne qui permet de contrôler les exportations vers des pays tiers de sociétés basées hors des Etats-Unis pour peu que celles-ci utilisent des technologies américaines.
Serait visé notamment l'équipementier néerlandais ASML (-10,76%), coté à Amsterdam mais aussi à New York.
Comme lors des séances précédents, le Dow Jones se comportait mieux que le Nasdaq ou le S&P. "On a une rotation en cours", a rappelé Peter Cardillo, les investisseurs modifiant la composition de leur portefeuille, pour y intégrer des valeurs de la vieille économie, des PME notament.
Outre Johnson & Johnson, le secteur de l'énergie profitait d'autres propos de Donald Trump dans la même interview, promettant des mesures favorable à l'industrie en cas d'élection, en novembre.
Les pétroliers Chevron (+1,77%), ExxonMobil (+1,69%) ou ConocoPhillips (+1,69%) étaient tous nettement dans le vert.
Ailleurs à la cote, la compagnie aérienne à bas coûts Spirit Airlines souffrait (-8,54%) après un avertissement sur résultats, mardi après Bourse. Le groupe prévoit désormais au deuxième trimestre un chiffre d'affaires moins élévé qu'annoncé.
L'accès de faiblesse des actions ne profitait pas aux obligations. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans se redressait, à 4,46% contre 4,41% la veille en clôture.