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Une assemblée vêtue de noir réunie au cimetière du Père-Lachaise pour enterrer symboliquement "la vie privée": à deux mois des Jeux olympiques, Amnesty International France a alerté mardi contre les dangers des caméras "intelligentes".
L'ONG réclame ainsi l'adoption d'une loi d'interdiction de la reconnaissance faciale en France.
"Si la reconnaissance faciale était autorisée en France, elle sonnerait le glas de notre anonymat dans l'espace public", a lancé le président de l'ONG, Jean-Claude Samouiller, en mettant en garde contre "les technologies de surveillance de masse, de plus en plus déployées dans nos rues, dans nos transports".
La loi "Jeux Olympiques et paralympiques" adoptée mi-avril 2023 a autorisé à l'occasion de Paris-2024 la mise en place, à titre expérimental, de la vidéosurveillance algorithmique (VSA).
Ce feu vert va permettre l'installation de caméras dites "augmentées" équipées de logiciels d'analyse d'images en temps réel capables de détecter mouvements de foule, objets abandonnés ou départs de feu et d'alerter pompiers et forces de l'ordre.
Les défenseurs des libertés s'y opposent et redoutent que l'expérimentation prévue jusqu'en 2025 ne soit prolongée et généralisée au-delà.
"On alerte en amont", a insisté auprès de l'AFP Katia Roux, chargée de plaidoyer Technologies et droits humains chez Amnesty. Sur certains logiciels de VSA, la reconnaissance faciale ne serait qu'une option à activer, a-t-elle averti.
"Si nous faisons ce genre d'action peu conventionnelle, c'est pour marquer les esprits", a expliqué à l'AFP Jean-Claude Samouiller, regrettant le manque d'information du grand public sur ces technologies.
Plusieurs villes, telle que Nice, ont déjà expérimenté la reconnaissance faciale.
Selon des révélations du média d'investigation Disclose en novembre 2023, la police nationale aurait acquis en secret et en dehors de tout cadre légal un logiciel destiné à cette pratique.
En juin 2023, le Sénat avait adopté une proposition de loi pour créer un cadre juridique à l'utilisation des technologies biométriques, qui ouvre la voie au recours à la reconnaissance faciale à titre expérimental "dans des cas particulièrement graves".
Le texte n'a pour l'heure pas été inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.