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Le nombre de cas de choléra à Mayotte approche désormais les 200, selon un nouveau bilan communiqué vendredi par l'agence sanitaire française, au lendemain d'un sommet mondial sur la production de vaccins en Afrique où Emmanuel Macron a appelé à "renvoyer le choléra au passé".
"Au 18 juin 2024, 193 cas de choléra ont été signalés à Mayotte", dont 172 acquis localement et 21 "importés des Comores ou de pays du continent africain", indique Santé publique France dans un point épidémiologique hebdomadaire.
Sur une semaine, 27 nouveaux cas ont été signalés, dont 17 le seul 18 juin, "lendemain de rassemblements à l’occasion d'(une) fête religieuse", ajoute l'agence.
Depuis le début de l'épidémie, deux décès, dont celui d'une fillette de trois ans, ont été recensés dans l'archipel d'environ 320.000 habitants.
Mayotte compte actuellement trois foyers actifs de transmission du choléra, tous dans la commune de Mamoudzou. Un nouveau foyer a été détecté dans le quartier Doujani, au lendemain des rassemblements pour la fête religieuse, selon l'agence.
"La transmission communautaire du choléra en cours dans la commune de Mamoudzou, et le risque d'importation de nouveaux cas d’Afrique ou des Comores, où la situation n’est toujours pas maîtrisée, notamment à Anjouan, exposent Mayotte à un risque de transmission locale à court et long terme sur tout le territoire", alerte SPF.
Ce risque est "particulièrement élevé dans les quartiers les plus précaires, tant que l’accès à l'eau potable et l’assainissement n’y sont pas satisfaisants".
L'archipel voisin des Comores touché depuis quatre mois par l'épidémie de choléra, a enregistré 134 morts et 8.734 cas cumulés, selon un bilan rendu public le 13 juin par les autorités de santé locales.
Emmanuel Macron a appelé jeudi à "renvoyer le choléra au passé", alors qu'une épidémie frappe "durement la moitié de l'Afrique" et que le département français de Mayotte, voisin des Comores, est également "touché".
Le président français a annoncé qu'une "chaîne de production de vaccins contre le choléra pourra être déployée en Afrique" par le laboratoire sud-africain Biovac dont les investissements seront soutenus de "manière prioritaire" par un nouveau mécanisme financier.
Jusqu'alors, le sud-coréen EuBiologics est le seul fournisseur de vaccins oraux. Le français Sanofi a arrêté sa production fin 2022.
La France a fait l'objet de critiques pour n'avoir pas pris les mesures nécessaires, principalement pour l'accès à l'eau potable, afin d'éviter une épidémie de choléra sur son propre territoire, à Mayotte.