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La justice française fait confisquer des châteaux du Bordelais à un magnat chinois

Le tribunal judiciaire de Paris a ordonné mercredi la confiscation de neuf châteaux dans le vignoble bordelais acquis au début des années 2010 par un magnat chinois qui a été condamné pour blanchiment de détournement de fonds publics chinois.

Dans cette affaire de "bien mal acquis", Naijie Qu, 63 ans, patron du groupe Haichang qui a fait fortune dans le pétrole et les parcs d'attraction à Dailan dans le nord de la Chine, a été condamné à trois ans de prison avec sursis et à une amende d'un million d'euros.

C'est plus que les 400.000 euros d'amende demandés lors de l'audience en février par le procureur Patrice Amar, qui avait aussi requis quatre ans de prison avec sursis.

Les châteaux étaient mis au nom de sa femme à Hong Kong, via de complexes montages financiers impliquant des prêts auprès de la succursale française de la plus grande banque chinoise ICBC, une foule de sociétés aux noms anglais exubérants comme "Vast Fortune", "Golden Finder" "Major Billion" ou "Silver Emperor", le paradis fiscal des Iles vierges britanniques et des jeux de compensation de dettes et créances réciproques.

Pour acquérir ces propriétés, il lui était reproché d'avoir détourné des subventions destinées à acheter des entreprises étrangères dans le domaine scientifique et des technologies.

Le montant des créances et des biens confisqués, dans ce dossier emblématique des problèmes posés par la financiarisation des sociétés agricoles, s'élève à 35,5 millions d'euros.

Débarqué dans le Bordelais en 2009, le "discret" M. Qu, comme le décrivait le quotidien Sud-Ouest en révélant il y a dix ans qu'il était dans le collimateur de la Cour des comptes chinoise, avait acheté 27 propriétés viticoles en cinq ans. Des châteaux délaissés et déficitaires, a-t-il assuré par écrit aux enquêteurs français. Le magnat chinois envisage de faire appel.

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