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La Bourse de Paris chutait de 1,88% lundi dans les premiers échanges, au lendemain des élections européennes et de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron, facteurs d'incertitude pour les marchés.
Les autres Bourses européennes reculaient aussi dans les premiers échanges mais moins fortement: Francfort cédait 0,68%, Milan 0,80%, Bruxelles 0,91%, Amsterdam 0,42% et Stockholm 0,68%. Au global, l'indice paneuropéen Stoxx 600 se repliait de 0,65% vers 09H05 (07H05 GMT).
L'indice vedette français CAC 40 reculait de 150,75 points à 7.851,05 points vers 09H25. Vendredi, l'indice avait terminé en repli de 0,48% après la publication de chiffres plus solides que prévu pour l'emploi américain, qui ont éloigné la perspective d'une baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) américaine.
Les élections européennes ont été marquées par une poussée de l'extrême droite dans plusieurs pays mais sans bouleverser les grands équilibres à Bruxelles.
L'arrivée en tête du scrutin en France de la liste d'extrême droite du Rassemblement national menée par Jordan Bardella, avec quelque 32% des voix, a provoqué un séisme politique et la dissolution de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron.
Le parti Renaissance du président Macron n'a recueilli qu'environ 14,5%.
"Cette situation d'incertitude pourrait créer une évolution chaotique des marchés au cours de la période" qui va suivre ce scrutin, prévient Sebastian Paris-Horvitz, directeur de la recherche du gérant d'actifs LBP AM, dans une note.
Avec la dissolution, Emmanuel Macron fait "un pari extrêmement risqué" même s'"il y aura certainement des comportements de vote très différents" entre législatives et européennes, estime l'historien Jean Garrigues. "Ces élections vont mettre les Français devant le fait accompli: est-ce qu'on veut un gouvernement RN ?".
- Onde de choc -
Le secteur bancaire était le plus pénalisé par ce contexte d'incertitudes: Société Générale chutait de 5,19% à 24,66 euros, BNP Paribas de 4,82% à 63,12 euros et Crédit Agricole de 3,69% à 14,10 euros.
Viennent ensuite les entreprises dont une partie des revenus dépend des contrats de concession signés avec l'Etat: Eiffage chutait de 5,76% à 93,90 euros et Vinci de 3,88% à 106,45euros.
Le gestionnaire des aéroports parisiens ADP reculait aussi de 4,29% à 122,60 euros.
L'onde de choc se faisait ressentir aussi sur le marché obligataire: le taux d'intérêt auquel l'Etat français emprunte sur les marchés avec dix ans pour échéance de remboursement montait à 3,16% vers 09H25, contre 3,10% à la clôture de vendredi. Il creuse l'écart par rapport à l'équivalent allemand.
L'euro était aussi lesté lundi à 09H25 par le résultat des élections européennes et perdait 0,41% par rapport au dollar à 1,0757 dollar pour un euro.
Christophe Barraud, directeur général de Market Securities Monaco SAM, s'inquiète sur X (ex-Twitter) des "conséquences pour la France, en particulier un possible manque d'action concernant le déficit", de l'organisation d'élections législatives anticipées.
"Dans une campagne extrêmement courte, tout laisse à croire que le RN sera le premier parti de la future Assemblée", estime Bruno Cavalier, chef économiste d'Oddo BHF.
Sebastian Paris-Horvitz relativise néanmoins "l'incertitude" quant à une éventuelle arrivée au pouvoir de l'extrême droite en France, faisant un parallèle avec les conséquences économiques des "politiques poursuivies par Mme Meloni en Italie". Mais "à ce stade, les actions de Mme Meloni semblent assez loin des propositions de l'extrême droite française", ajoute-t-il.
Le principal autre événement de la semaine sera la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) américaine. La Fed devrait maintenir ses taux à leur plus haut niveau en 20 ans car l'inflation reste forte aux Etats-Unis.
Plusieurs indicateurs d'activité et d'inflation en Europe et aux Etats-Unis attireront également l'attention des investisseurs.